Un gène serait impliqué dans la moitié des cancers du sein et dans, probablement, bien d'autres tumeurs malignes, comme celles du côlon, de la prostate, de l'ovaire ou encore de la vessie. C'est ce qu'espèrent avoir découvert des chercheurs britanniques de l'université de Cambridge et qui publient leurs travaux dans la revue spécialisée Oncogene. En comparant des cellules provenant de cancers du sein (prélevées chez 63 femmes) à des cellules mammaires normales, le Pr Paul Edwards et son équipe ont mis en évidence un taux très faible, voire nul de l'expression d'un gène, baptisé NRG1 (neuréguline 1) dans les cellules tumorales. Les tissus non cancéreux, eux, expriment ce gène situé sur le chromosome 8. Conclusion des chercheurs : normalement, le NRG1 est un puissant gène suppresseur de tumeur, protégeant l'organisme de la prolifération de cellules anormales. Inversement, un défaut du fonctionnement ou une absence totale de ce gardien de l'intégrité du génome, acquis au cours de la vie, augmente singulièrement la survenue de cancers. « Je crois que le NRG1 pourrait être la plus importante découverte en vingt ans d'un gène suppresseur de tumeur, car elle nous donne des informations vitales sur un nouveau mécanisme causant le cancer du sein », a déclaré le Pr Edwards devant la presse britannique. Selon lui, il n'y a pas de raison de penser que ce rôle-clé ne soit pas retrouvé dans d'autres tumeurs. Pour Arlene Wilkie, de l'organisation caritative Breast Cancer Campaign, qui a contribué au financement de ces travaux, c'est « une avancée majeure qui pourrait ouvrir la voie à une multitude de stratégies nouvelles pour améliorer le diagnostic et le traitement ».