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«L'Etat doit diminuer les dépenses et augmenter les recettes»
Publié dans El Watan le 22 - 07 - 2012

-Comment comprendre la dévaluation du dinar, puisque depuis une dizaine d'années, la monnaie nationale ne cesse de perdre de la valeur ?
Pour l'Algérie, la valeur nominale de sa monnaie s'explique principalement par le prix du pétrole, sa productivité, le montant des dépenses publiques et son inflation. Comme les hydrocarbures sont la principale ressource du pays et en dollar US, la relation du dinar à cette devise est primordiale. En 2011, un dollar US valait 73 dinars contre 77 dinars fin 2001. Le dinar s'est donc apprécié en nominal de 5,5% par rapport au dollar US.Néanmoins, on doit tenir compte de l'inflation de chaque pays dans cette comparaison, soit 52,9% en Algérie et 27,5% aux USA entre 2001 et 2011. En termes réels, le dinar s'est donc apprécié de 26,5% par rapport au dollar US. Par rapport à l'euro, le dinar s'est déprécié en termes réels de 13,7%, mais c'est dû principalement à la dépréciation de 39% du dollar US par rapport à l'euro. Sur le futur proche, l'inflation en Algérie sera élevée, ce qui devrait faire déprécier la valeur nominale du dinar par rapport au dollar US, dépréciation qui sera plus importante en cas de baisse du prix du pétrole ou des dépenses publiques.
-Quels sont les facteurs exogènes et endogènes qui sont à l'origine de l'inflation ? Et comment faire pour la maîtriser ?
Les facteurs exogènes sont principalement l'inflation des prix des produits importés qui ont modestement influencé l'inflation nationale sur la période 2001-2011, car les produits manufacturés ont eu une inflation modérée et les produits agricoles sont fortement subventionnés pour certains. Ce sont les dépenses publiques et les augmentations salariales qui ont aggravé l'inflation. Les augmentations de 20% du SMIG et plus pour d'autres professions sont substantielles et accroissent théoriquement l'inflation par deux effets. Le premier est celui de l'augmentation du coût du travail de toute la chaîne de production et donc du prix des biens. Ayant un plus grand pouvoir d'achat, les salariés consomment plus, ce qui augmente la demande des biens entraînant l'augmentation des prix des produits dont la disponibilité est limitée (fruits et légumes, produits non importés).
Dans une économie où la Banque centrale joue tout son rôle, l'augmentation du taux directeur (et donc des taux d'intérêt) par elle est le principal outil de maîtrise de l'inflation, puisqu'une augmentation des taux incite les ménages à épargner et donc à moins consommer. Par contre, une telle augmentation renchérit le coût du crédit et a donc un effet négatif sur la croissance, ce qui ne serait pas un grand problème en Algérie puisque le crédit est rationné. Les importations aident aussi à maîtriser l'inflation, puisque l'inflation des produits importés est modérée et que l'Etat subventionne certains produits agricoles.
-L'Etat algérien devrait-il adopter un plan de rigueur pour diminuer ses dépenses ?
Les finances publiques sont insoutenables pour deux raisons : les salaires des fonctionnaires et les importations ont fortement augmenté au cours des dernières années. Pour y remédier, l'Etat doit diminuer les dépenses et augmenter les recettes. Pour les dépenses, le plus facile serait de diminuer les investissements, mais ce serait une erreur majeure, car ils tirent la croissance, luttent contre le chômage et modernisent le pays.Les marges de manœuvre se trouvent dans certaines subventions, importations, et les projets de type Ansej dont l'analyse coût-bénéfice est inconnue et suspecte. Dans une interview faite en février à la Chaîne I et reprise par la presse, le ministre de l'Energie et des Mines, Youcef Yousfi, avait déclaré que les prix de l'électricité et du gaz sont en Algérie respectivement de dix et vingt fois moins chers qu'ailleurs et que les subventions en gaz sont de l'ordre de 8,5 milliards d'euros.
Le carburant est aussi fortement subventionné. Ces subventions sont démesurées, puisque celle du gaz dépasse le budget de chaque ministère (5,4 milliards d'euros pour le ministère de l'Education), injustes, car ce sont les ménages les plus aisés qui en profitent et inefficaces économiquement puisqu'elles créent des externalités négatives, comme dans le cas de l'électricité où elles génèrent une très forte demande, obligeant le pays à investir massivement dans la construction de centrales électriques au détriment d'autres secteurs.
Le gouvernement pourrait diminuer ces subventions et aligner les prix graduellement, mais à un rythme soutenu sur ceux pratiqués par nos voisins marocain et tunisien et cibler les aides en les versant directement aux ménages concernés. Le gouvernement pourrait aussi diminuer certaines importations comme les services qui ont atteint un niveau alarmant (12,5 milliards de dollars US, soit 22% du total des importations). Pour les recettes, le gouvernement pourrait augmenter les impôts sur les revenus les plus élevés et les impôts indirects, comme la TVA.Toutefois, augmenter la TVA aurait un impact négatif sur tous les ménages, en particulier les moins aisés. Aussi, une autre façon d'augmenter les recettes est de dévaluer le dinar.
L'inflation s'en charge déjà, mais la Banque d'Algérie pourrait dévaluer un peu plus le dinar. Cette dévaluation permettrait d'augmenter la fiscalité en dinars des hydrocarbures, de diminuer les dividendes en devises transférées vers l'étranger, de transférer de l'argent des réserves de changes vers le Fonds de régulation des recettes et elle favoriserait la production nationale pour la consommation interne. Evidemment, elle aurait plusieurs effets négatifs, en particulier sur les importations, sur les prix des produits non subventionnés, et donc sur l'inflation. Néanmoins, ces effets négatifs devraient être moindres que ceux d'une diminution de l'investissement ou une augmentation importante de la TVA, et seraient principalement supportés par les ménages les plus aisés, surtout si les aides sociales sont ciblées. Agir sur les dépenses et recettes fiscales ne va pas régler les problèmes structurels de l'économie du pays.
-D'autres initiatives sont-elles envisageables ?
Il faut rendre le code d'investissement plus attractif et compétitif par rapport à ceux de nos voisins, tout en tirant profit de nos avantages comparatifs et se montrer réellement nationaliste en privilégiant les opérateurs nationaux dans la réalisation des projets d'infrastructures et dans leur gestion après leur finalisation. Il faut aussi se doter d'un système bancaire et financier moderne, performant et développer le crédit. Le montant du crédit au secteur privé est faible (15% du PIB, alors qu'il est entre 65 et 75% pour le Maroc et la Tunisie et de 45 à 55% pour les pays pétroliers comme l'Iran ou l'Arabie Saoudite). Les ratios de solvabilité des banques sont trop élevés (24% alors qu'ils sont autour de 12% pour le Maroc et la Tunisie), traduisant un rationnement du crédit et une prise de risque faible par les banques dont les bénéfices récemment annoncés sont bas par rapport à leur taille.


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