Un SMS envoyé en masse aux citoyens des quatre coins du pays où les coupures d'électricité font péter les plombs à plus d'un. Emeutes, routes coupées, manifestations de colère dans les agences Sonelgaz, les Algériens supportent de plus en plus mal les délestages depuis le début de l'été, particulièrement caniculaire, et surtout en ce mois de jeûne. «Non seulement ils nous privent de climatisation et d'électricité à des heures cruciales, mais ils osent épuiser nos batteries de téléphones qu'on ne peut même pas recharger tranquillement», commente un Algérois en colère. Le message passe mal. Pour justifier ses coupures d'électricité, Sonelgaz évoque des problèmes techniques ici et là, tout en mettant en avant les pics de consommation d'énergie de cet été 2012, expliqués notamment par le fait que la plupart des foyers algériens sont dotés de climatiseurs. Un nouveau pic vient d'être enregistré. L'opérateur système électrique, filiale de Sonelgaz, a enregistré mercredi 1er août 2012 à 21h, un nouveau record de consommation électrique du réseau national interconnecté, en atteignant les 9,69 GW. Le directeur de cette structure a d'ailleurs assuré, il y a quelques jours, lors d'une conférence-débat organisée par le Réseau algérien des médias pour l'économie verte et l'environnement, que les «délestages» n'étaient pas pratiqués. «Le délestage constitue le dernier recours pour redresser l'équilibre entre l'offre et la demande», a-t-il précisé. Et d'ajouter : «Une grande partie des coupures survenues récemment, notamment à Alger, sont dues à des problèmes techniques et non à des arrêts programmés.» Il a également assuré que la production était suffisante pour répondre à la demande actuelle, étant donné que «la capacité installée est estimée actuellement à plus de 11 000 MW pour une demande globale de près de 9000 MW». Des déclarations qui ont du mal à convaincre. La colère gronde dans plusieurs régions du pays, notamment au Sud où la chaleur est harassante. La capitale, jusque-là épargnée, subit, elle aussi, ces derniers jours, des coupures régulières. De nombreux citoyens font écho de «délestages» et de baisses de tension à Bachdjerrah, El Achour, Bouzaréah et bien d'autres quartiers de la capitale.