Si cela persiste on risque de voir l'électricité se transformer en étincelle ou en détonateur Chaque été, les Algériens ont la désagréable surprise de connaître des coupures intempestives d'électricité. Les délestages, coupures fréquentes et longues d'électricité font rage. Chaque été, les Algériens ont la désagréable surprise de connaître des coupures intempestives d'électricité. Une situation qui n'est pas sans susciter de vives colères des populations excédées. Les citoyens subissent de plein fouet les conséquences pénibles qu'entraînent ces coupures à répétition. La chaleur excessive a été accompagnée en ce mois de Ramadhan par des tensions au sein de la population rendant la situation ingérable à plus d'un titre. Si cela persiste on risque de voir l'électricité se transformer en étincelle ou un détonateur à une large explosion sociale. Ce qui ne devait être qu'une exception est en passe de devenir la règle au quotidien. Le procédé de délestage est devenu tellement régulier qu'il met les nerfs de la population en pelote. Devant ces chaleurs caniculaires qui s'abattent sur le pays, conjuguées aux désagréments des coupures électriques, les citoyens sont contraints de sortir dans la rue. Plusieurs wilayas du pays, notamment au sud-est ont connu ces derniers jours des émeutes violentes en raison de coupures fréquentes de l'énergie électrique au moment où une vague de chaleur frôlant les 50 degrés sévit dans la région. La Sonelgaz a beau mettre cette perturbation sur le compte des pannes soudaines dans des postes transformateurs, la généralisation de ce phénomène à travers tout le territoire national cache mal l'insuffisance et son incapacité à satisfaire une demande exponentielle. La croissance de la consommation électrique a littéralement explosé ces dernières années. Or, parallèlement à cette augmentation exceptionnellement forte, l'Algérie a connu un désinvestissement en la matière. Il faudra installer 10.000 nouveaux mégawatts d'ici 5 ans pour faire face à la demande, c'est-à-dire autant que la capacité déjà installée aujourd'hui. Cela passera sans doute par l'augmentation ou la libération des prix de l'électricité, actuellement subventionnés. En ce mois de jeûne, les Algériens privés de climatisation et d'électricité à des heures cruciales ont du mal à supporter les délestages qui durent depuis le début de l'été. Pour justifier ses coupures d'électricité, Sonelgaz évoque souvent des problèmes techniques et met en avant les pics de consommation d'énergie de cet été, dus au fait que la plupart des foyers algériens sont dotés de plusieurs climatiseurs. Des pics de consommation ne cessent d'être enregistrés. L'Opérateur du Système électrique, filiale de Sonelgaz, a enregistré le 1er août dernier à 21h, un nouveau record de consommation électrique du réseau national interconnecté en atteignant les 9,69 GW. Il s'agit du troisième record de consommation depuis le pic «exceptionnel» enregistré le 10 juillet dernier. Cependant, pour Sonelgaz, notamment l'Opérateur système électrique, il n'est jamais question de délestages programmés. D'autre part, on a mis en avant également le phénomène de piratage et du vol des câbles électriques pour justifier en partie les coupures. Le délestage constitue le dernier recours pour redresser l'équilibre entre l'offre et la demande, explique-t-on. Ces mesures extrêmes s'avèrent inévitables en Algérie pour sauvegarder la sécurité du réseau et éviter un black-out national. Si ces déclarations ne sauront convaincre quiconque, par contre, la rue gronde presque chaque jour à cause de ces coupures. Quelques régions épargnées jusqu'ici comme Alger subissent, à leur tour, ces derniers jours, des coupures régulières, de «délestages» et de baisses de tension. Le ministère de l'Energie s'est contenté de lancer, en juillet, une campagne de sensibilisation pour une consommation modérée de l'énergie électrique.