Peut-être n'avez-vous pas vu cette fameuse vidéo montrant la puissance des champs magnétique et électrique des ampoules à basses consommation ? Ni lu tous les critères relatifs à leur composition et qui mettent en évidence leur teneur en mercure ? Les ampoules dites écologiques, injectées sur le marché algérien, sont-elles si écologiques que cela ? Pire, ne sont-elles pas cancérigènes ? Après tout, n'avait-on pas vanté les valeurs de l'amiante voilà 30 ans ? Les ampoules à basse consommation ont du mercure et émettent un champ magnétique et un champ électrique mesurables par des appareils de détection de champ, elles ne sont donc pas sans danger, bien au contraire. Et le contraire trouve tout son poids non pas dans le fait qu'elles soient dotées de mercure mais dans le fait que le citoyen ne le sait pas. Plusieurs campagnes de sensibilisation ont été entreprises pour convaincre le citoyen de remplacer ces ampoules ordinaires par celles de basse consommation. Des efforts ont été entrepris pour baisser leur coût et atteindre ainsi la barre de 250 DA au lieu des 800 DA prévus. Voilà donc six mois environ que 17 000 lampes à basse consommation étaient mises sur le marché grâce à l'Agence nationale pour la promotion et la rationalisation de l'utilisation de l'énergie (APRUE). Via Sonelgaz, les foyers algériens pouvaient se les procurer et ainsi diminuer par quatre leur consommation par rapport à la lampe ordinaire. Il faut savoir que la consommation des ménages en électricité représente 35% de la consommation nationale, et saviez-vous que l'éclairage domestique représente 32% de votre facture d'électricité ? C'est dire le gain reconnu que peuvent apporter ces ampoules à basse consommation tant pour les foyers que pour... l'Etat. Mais à quel prix ? Il était urgent de faire baisser la consommation nationale en électricité, une consommation de plus en plus importante et à laquelle Sonelgaz ne peut toujours répondre. Les pics de chaleur aidant et l'usage parfois abusif et prolongé de la climatisation ont été à l'origine de nombreux délestages. La demande augmente mais la capacité de fourniture ne suit pas. Les ampoules à basse consommation peuvent s'avérer être un gain précieux en termes d'économie d'énergie et donc écologiquement satisfaisantes. Et s'il n'est pas question de faire le procès de ces ampoules dont il est reconnu à travers le monde qu'elles sont nettement moins énergétivores que leurs consœurs, il n'en demeure pas moins que d'énormes précautions doivent être liées à leur usage, leur collecte en fin de vie et leur recyclage. Or nous en sommes loin. Le principe de précaution : l'union européenne recommande de ne pas utiliser les lampes à basse consommation en lampes de chevet. L'Aprue déclarait lors de la campagne de commercialisation d'avril dernier que ces « lampes écologiques (…) répondent aux normes internationales en termes de qualité lumineuse, d'économie en électricité et de respect de l'environnement ». Pourtant, aucune filière de collecte et de recyclage n'existe à ce jour. C'est dire qu'entre le moment où la ménagère manipule l'ampoule pour la placer au risque de la casser et d'entrer en contact avec le mercure et le moment de la jeter aux ordures et d'en répandre dans la nature le contenu avant d'entrer en contact avec les éboueurs, de multiples facteurs mettent en danger les utilisateurs. Et c'est sans compter l'émission de champ magnétique produit par ce type d'ampoule. Les défenseurs des lampes à basse consommation avancent que de nombreux produits émettent un champ magnétique. Et c'est vrai. Cela va de l'écran d'ordinateur à l'antenne cellulaire posée sur les bâtisses. Mais est-ce une raison suffisante pour s'en administrer un autre ? Et d'ajouter que la quantité de mercure présent dans les ampoules à basse consommation est de 0,005 mg soit 200 fois moins que dans les thermomètres (aujourd'hui interdits de vente). C'est vrai aussi. Mais 0,005 mg de mercure répandu dans nos 17 000 ampoules mises sur le marché et amenées à finir à la décharge, n'est-ce pas un peu trop ? Car, encore une fois, le problème réside dans le fait qu'aucun mode de collecte spécifique à ces ampoules n'existe. A titre d'exemple, en France et selon la directive DEEE (Déchets d'équipements électriques et Electroniques), un éco-organisme existe (Recylum) pour la collecte et le recyclage de ces ampoules. Par ailleurs, elles sont équipées d'un blindage dans le culot et ont une faible teneur en mercure, signalée sur l'ampoule par le sigle Hg.