Déclaration d'El Watan Le journaliste d'El Watan-Week-end, Zouheir Aït Mouhoub, subit depuis quelque temps un harcèlement de la part d'éléments des services de sécurité en civil qui le prennent en filature, le guettent devant son domicile, l'abordent publiquement avec des propos désobligeants ou sur un ton menaçant. Il a été obligé de changer de domicile pour fuir ce harcèlement. El Watan dénonce ces pratiques intolérables à l'encontre de Zouheir Aït Mouhoub, journaliste d'investigation, qui a eu à traiter des sujets sensibles sur les réseaux mafieux de l'informel, et a eu à révéler à l'opinion publique les manipulations du pouvoir, notamment celle concernant l'appel du 16 septembre 2011 sur Facebook pour l'organisation d'une «manifestation» contre le régime. El Watan se solidarise pleinement avec son journaliste et exige que cessent les provocations à son encontre. Il se réserve le droit de saisir les autorités judiciaires compétentes. Rappel des faits Quinze jours après son agression par quatre policiers, Zoheir Aït Mouhoub, journaliste chez El Watan, a décidé de rendre publique le harcèlement dont il fait l'objet. « Ça suffit ! J'ai déjà déménagé deux fois. Je veux pouvoir marcher dans la rue sans me retourner constamment », lâche-t-il. Le 31 juillet dernier, Zoheir Aït Mouhoub fait l'objet d'une interpellation musclée, accompagnée de menaces : « Tu vas payer cher ce que tu as fait ». Mais alors que le journaliste insiste pour être conduit au poste de Police, l'épisode se termine par cette invective : « Fous le camp » suivie de la même menace : « Tu vas payer ce que tu as fait ». Ce qui est reproché au journaliste n'est pas dit explicitement ce 31 juillet. En février 2012, les reproches étaient plus clairs. Il affirme que deux hommes se présentant comme des agents des renseignements sont venus à son domicile pour connaître la source d'un article publié le 23 septembre 2011. Refus du journaliste qui demande à être interrogé dans un cadre officiel. Et en juin 2011 déjà, il doit déménager après avoir été suivi pendant trois jours. Une plainte déposée par El Watan à cette occasion n'aboutira pas. Immédiatement après l'interpellation du 31 juillet, Zoheir Aït Mouhoub part à l'étranger pour des congés. « Cela était prévu de longue date mais je serais parti de toute façon. Je pars quelques jours à chaque incident. » Après réflexion, il a décidé de revenir sur ce qu'il s'est passé « pour [s]e protéger ». Il explique : « Je n'ai jamais médiatisé le harcèlement dont j'étais victime et les multiples interpellations de peur de laisser penser que je cherchais une quelconque publicité. C'est aussi par peur de représailles envers ma famille. » Le journaliste a déjà reçu le soutien de l'Observatoire Algérien des droits de l'Homme. Déterminé à ce que les services de sécurité assument leur responsabilité, il ajoute : « Je veux connaître l'identité des personnes qui m'ont agressé et la brigade à laquelle ils appartiennent. »