El Bayadh : Un journaliste et militant des droits de l'homme en grève de la faim depuis 8 jours El Watan, 20 avril 2011 Hassan BOURAS, journaliste et militant des droits de l'Homme, en est à son huitième jour de la grève de la faim dans son domicile à El Bayadh. Après avoir subi plusieurs menaces de mort et un harcelèment judiciaire permanent, Hassan Bouras, journaliste et président du bureau de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme (LADDH) d'El Bayadh, a décidé, le 14 avril dernier, d'entamer une grève de la faim pour dénoncer « les représailles » que les autorités locales d'El Bayadh exercent à son encontre. Dans un climat d'indifférence générale à l'égard de son sort, le journaliste et militant des droits de l'Homme, Hassan Bouras, entame, mercredi, son huitième jour de la grève de la faim. « La santé de mon frère se dégrade dangereusement. Cela fait huit jours qu'ils refusent de manger et de boire. Il est déterminé à aller jusqu'au bout de son action si les autorités locales n'arrêtent pas de le brimer à cause de ses activités de militant des droits de l'Homme au sein de LADDH », confie mercredi à elwatan.com, Zhor Bouras, la soeur de Hassan. Notre interlocutrice ne cache pas sa peur face aux dangers auxquels est exposée la santé de son frère, Hassan Bouras. Ce dernier, avant d'enclencher sa grève de la faim, a justifié le recours à cette action extrême par « le traitement indigne » dont sont victimes ses proches et sa famille de la part des autorités locales de la wilaya d'El Bayadh. « Depuis 2005, mon frère est interdit d'entrer au siège de la wilaya ! On lui reproche toujours ses articles critiques, parus dans plusieurs journaux, traitant de la gestion catastrophique de plusieurs secteurs de la wilaya. On veut toujours se venger de lui pour lui faire payer son indépendance d'esprit et son militantisme en faveur des droits de l'Homme. Des droits souvent bafoués ici à El Bayadh. Et maintenant, ils exercent des représailles sur toute notre famille. Nous sommes victimes d'un harcelèment intolérable », explique à ce propos Zhor Bouras. « Mon frère a décidé donc d'entamer cette grève de la faim pour dénoncer les abus de pouvoir dont il est victime au quotidien. Il n'en pouvait plus de recevoir des lettres anonymes qui lui promettent la mort à chaque fois qu'il tente de médiatiser les problèmes de la wilaya d'El Bayadh. Il est également rudoyé et chassé comme un malfrat par les policiers à chaque fois qu'il couvre les évènements de la wilaya. En plus, on s'attaque aussi à sa famille », poursuit-elle encore. Pour rappel, le 28 octobre 2008, Hassan BOURAS a été condamné par défaut par la cour d'appel de Saida à deux mois de prison ferme et à 40 000DA d'amende pour diffamation et atteinte à corps constitué suite à une plainte du Wali d'El Bayadh concernant un reportage publié le 24 avril 2006 par le journal El Bilad. A travers cet article, Hassan Bouras n'a fait que « critiquer le bilan de la Wilaya d'El Bayadh en matière de développement socio-économique, dénonçait la corruption et les luttes d'influences qui caractériseraient le fonctionnement de l'administration dans cette Wilaya », avait dénoncé à l'époque BOUCHACHI Mostefa, président de la LADDH. Depuis cette condamnation, il n'a jamais cessé de faire l'objet d'un harcelèment régulier de la part des services de sécurité notamment après la publication de chacun « de ses écrits traitant des protestations sociales dans les régions du Sud », soulignent enfin ses proches. Abderrahmane Semmar