La station climatique de Tala Rana et ses environs, au pied du mont Lala Khedidja, commune de Saharidj, au nord-est de Bouira, est en proie à des incendies dévastateurs depuis l'après-midi d'avant-hier. Des témoins affirment que les flammes continuaient de consumer cèdres, pelouse et chênes verts pendant toute la nuit de mardi à mercredi. Cela n'en finit pas de calciner le tissu végétal du Parc national du Djurdjura (PND). Durant la matinée d'hier, les feux avaient repris de plus belle. Quant au bilan de la première journée, la direction du PND avance le chiffre approximatif de 22 ha de forêt de cèdres et de chênes verts qui sont partis en fumée. D'après un responsable du PND, 5 ha de cèdres, 7 de chênes verts et d'autres superficies, constituées essentiellement de pelouse et de broussailles, auraient été ravagés par le feu. Le bilan risque de s'aggraver avec les nouveaux foyers d'incendie qui se sont déclarés dans la matinée d'hier au niveau de la station climatique de Tala Rana. Ainsi, un autre incendie gigantesque est en train de réduire en cendres, depuis l'après-midi de mardi, la forêt d'Errich, à quelques encablures de la ville de Bouira. Hier encore, les feux étaient attisés par le vent, la fumée dense arrivant jusque dans le centre-ville de Bouira. Conséquence de ce désastre écologique sans fin, des plusieurs dizaines d'hectares de forêt calcinés. Il faut souligner qu'il est impossible d'évaluer la situation puisque, affirme-t-on, les incendies ne sont pas encore maîtrisés et le bilan ne fait qu'augmenter. Jeudi dernier, dans les localités de AÏn Alouane et Slim, sur le flanc sud du Djurdjura, au nord de la commune de Haïzer, plusieurs foyers d'incendie étaient signalés. Des habitants ont fui leurs maisons de peur d'être surpris par les flammes. Une semaine avant, un autre feu avait ravagé plusieurs centaines d'hectares d'une jeune forêt de chênes verts et de chênes-lièges ainsi que des broussailles à la périphérie de la station de Tikjda. Il faut rappeler que plus de 250 ha de forêt de cèdres de l'Atlas, de chênes verts et de chênes-lièges ont été consumés au niveau du Parc national du Djurdjura en juillet dernier. Durant la période du 1er juin jusqu'au 8 août 2012, les services de la Protection civile ont recensé 1479 ha de forêt, maquis, broussailles ravagés par les flammes. A cela s'ajoute la perte de 87 ha d'oliveraies et de 11 840 arbres fruitiers. En ce qui concerne les moyens mobilisés pour contrer les flammes, il y a lieu de souligner que les éléments de la Protection civile sont dépassés par l'ampleur de la catastrophe, d'où leur incapacité de lutter contre les incendies qui se déclarent simultanément en plusieurs endroits.