Les feux continuent de ravager le patrimoine forestier du Parc national du Djurdjura (PND). Depuis la nuit du 31 août, et jusqu'à l'après-midi d'hier, trois foyers d'incendie ont été enregistrés engendrant des pertes considérables : jusqu'à 200 hectares entre cèdres, régénération de cèdres, maquis de chênes verts et de broussailles. Ces informations ont été rendues publiques par le premier responsable de la conservation des forêts, rencontré hier sur les lieux de l'incendie, à Tikjda. Sur place, on nous a expliqué que le feu était parti de Taouriouine, à environ deux kilomètres de la station touristique de Tikjda. Après avoir été maîtrisé, l'incendie a été attisé le lendemain et les flammes ont atteint le lieudit Taouialt, consumant une quarantaine d'hectares de régénération de cèdres. Deux éléments de la Protection civile ont été légèrement blessés alors qu'ils essayaient d'éteindre le feu. Pour faire face à ce sinistre, une grande mobilisation de la Protection civile, la conservation des forêts ainsi que la direction du Parc national du Djurdjura a été constatée. Un mini-plan Orsec a été déclenché. Les communes de la région de Tikjda, notamment celles relevant des daïras de Bechloul et de Haïzer, ont mis tous leurs moyens dans l'intervention. Au moment où nous mettons sous presse, une dense fumée envahissait les cieux de Tikjda. Le risque d'un nouveau départ du feu n'est pas à écarter et le Centre national de sports et loisirs (Cnslt) n'est pas loin du danger, si toutefois les flammes reprenaient. Ainsi à Tighzert, le versant où le cèdre est toujours en l'état ainsi que les espèces animales protégées qui s'y cachent, si aucun plan ne vient stopper la propagation des feux, les visiteurs et les touristes n'admireront, sur les hauteurs féeriques de Tikjda, que des rochers calcinés. Les feux de forêt ont causé aussi des pertes énormes à plusieurs communes de la wilaya au cours des trois derniers mois. Pour rappel, les séquelles de la tragédie de l'année 1998 à la station de Tikjda sont encore vivaces. Un énorme incendie avait alors détruit des milliers de cèdres et autres espèces végétales et animales. Avec la montée en force des pyromanes, le parc national, la réserve naturelle et la biodiversité ne sont pas en sécurité. Sauvons notre environnement.