Depuis la mise en place du dispositif de création d'activités piloté par la Caisse nationale d'assurance chômage (CNAC) en fin 2003 à ce jour, près de mille dossiers de création d'entreprises, dont une cinquantaine de femmes seulement, ont été déposés à Tizi Ouzou, apprend-on auprès de cet organisme. Plus de 250 projets d'investissement, élaborés par les chômeurs âgés entre 35 et 50 ans, ont été validés par le comité de sélection de validation (ayant reçu une attestation d'éligibilité ouvrant droit aux avantages prévus par le dispositif), alors que « 13 dossiers ont reçu une suite favorable des banques et deux dossiers ont même perçu le fameux prêt non rémunéré (PNR) de la part de la CNAC », ajoute-t-on. A préciser que le PNR représente la participation financière de la CNAC (remboursable sans intérêt), à l'investissement triangulaire dont le coût global est plafonné à cinq millions de dinars. Ce montage est constitué d'un apport personnel du promoteur, du PNR et du crédit bancaire, mais il diffère dans ces proportions selon que le projet soit inférieur ou supérieur à deux millions de dinars. Dans le premier cas de figure, « l'apport personnel est de 5% du montant global, le PNR participe avec 25% et le crédit bancaire apporte le reste », alors que pour le second cas, précise-t-on, « la participation du chômeur promoteur est de 10%, la CNAC finance le projet avec 20% de son coût global et 70% du financement sont à la charge de la banque ». Ce mode de financement couvre « toutes les activités de production et de services à l'exception de celles de reventes en l'état », essentiellement, les secteurs de l'agriculture (divers élevages), de la pêche et de l'hydraulique. Ces trois créneaux prévoient « une bonification de 75% du taux d'intérêt appliqué par les banques, alors que dans les autres secteurs d'activité, la bonification est de 50% seulement », note-t-on, en sus d'avantages fiscaux : exonération de la TVA sur les équipements et services entrant directement dans la réalisation du projet, réduction de 5% des droits de douanes ainsi que l'exonération des droits de mutation de propriétés sur les acquisitions foncières. A Tizi Ouzou, où le chômage ne touche pas uniquement les jeunes, mais aussi des milliers d'ex-travailleurs « compressés ou ayant perdu leur emploi », il est escompté que ce type de soutien à la création d'entreprises reçoive un écho favorable. D'autant plus que les responsables de la CNAC indiquent qu'« une assistance personnalisée est offerte au promoteur dans les différentes phases de l'élaboration de son projet ainsi qu'une possibilité de reconversion ou de validation de son savoir-faire ». Cela, pour peu que l'on daigne expliquer et informer ces cohortes de chômeurs « âgés et sans diplôme » du procédé à suivre. En la matière, il y a fort à faire, sachant que depuis dix ans, à Tizi Ouzou, près d'une soixantaine d'entreprises économiques (dont 43 unités dissoutes, et 15 autres ont procédé à une compression d'effectif) a fait les frais du « programme d'ajustement structurel » avec plus de 5800 emplois supprimés et un taux de chômage estimé officiellement en 2002 et 2003 à 31,65%.