Docteur en physique nucléaire d'origine algérienne, Adlène Hicheur, a été arrêté récemment en Isère (France). Soupçonné de liens avec Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), il aurait projeté de mener des actions terroristes dans l'Hexagone. Retour sur le parcours d'un « chercheur brillant » au parcours… détonant ! Adlène Hicheur avait tout pour mener une existence pépère. Un doctorat en physique nucléaire, un poste de chercheur au Centre européen de recherche nucléaire de Genève (CERN), un autre comme enseignant au Centre européen pour la recherche nucléaire (CERN), une intégration réussie dans la société française… Bref, de quoi rendre heureux ce physicien franco-algérien originaire de Sétif. Mais voilà, dans sa vie, Adlène a d'autres envies, d'autres centres d'intérêt, d'autres hobbies. Adlène voulait devenir terroriste, et s'est donc mis au service d'Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), anciennement désignée sous le vocable de GSPC (Groupe salafiste pour la prédication et le combat). Arrêté jeudi 9 octobre en compagnie de son frère, chez eux, à Vienne (Isère), en France, Adlène, 32 ans, a été mis en examen le lundi suivant, au terme d'une garde-à-vue de 96 heures, pour « association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste ». Conformément aux réquisitions du parquet de Paris, l'homme a été placé en détention provisoire alors que son frère, Halim, âgé de 25 ans, a été relâché sans qu'aucune charge ne soit retenue contre lui. Halim dément les liens entre son frère et Al Qaïda et affirme que les soupçons qui pèsent sur lui ont pour origine le retrait de la somme de 13 000 € effectué récemment par Adlène, pour acquérir un bien immobilier en Algérie. Mais la police a une tout autre idée… L'arrestation, de celui que ses collègues considèrent comme un « brillant chercheur, discret et attentif », est le fruit d'une année et demie de filature et de veille sur internet. Car si Adlène n'est pas encore passé à l'acte, il a tout de même passé plusieurs mois à tisser des liens suspects avec des djihadistes sur la Toile. Ce sont d'abord les services secrets américains, grâce à leurs grandes oreilles déployées aux quatre coins du monde, qui ont alerté leurs homologues français, après avoir intercepté des mails échangés entre Adlène et un responsable de la cellule de propagande et d'information d'Al Qaïda. Le nom de ce scientifique est également apparu en 2008, lors d'un démantèlement en Belgique d'une filière de recrutement d'activistes islamistes pour l'Afghanistan. La mise sous surveillance par la DGSE (Direction générale de la sécurité extérieure) ainsi que par la DCRI (Direction centrale du renseignement intérieur), services de renseignement extérieure et intérieurs français, finit par convaincre les enquêteurs de procéder à son interpellation. Les premiers éléments de l'enquête indiquent que dans ses messages échangés sur les forums islamistes, Adlène avait émis le souhait de commettre des attentats en France, proposé des cibles potentielles en Europe, notamment des objectifs économiques, tout comme il a fourni des renseignements précis sur une caserne d'un régiment français en Afghanistan.