Le constat dressé au lendemain de la publication du rapport du gouverneur de la Banque d'Algérie par l'économiste Abderrahmane Mebtoul est moins euphorique que le discours officiel. S'il souligne que « la rente du pétrole devrait permettre de parer à tout problème de financement pendant trois ans », l'expert tire la sonnette d'alarme. Début octobre, le FMI annonçait une croissance de 2,1% en 2009, pour la quatrième fois sous la barre des 3%. Une légère reprise est annoncée pour 2010 avec 3,7%. « Ces chiffres remettent en cause les prévisions gouvernementales de création de 3 millions d'emplois d'ici 2013, nécessitant un taux de croissance de 6/7% sur cinq ans », assure-t-il. Mais la véritable question reste une fois encore celle de la répartition des richesses. « Comment, avec 200 milliards de dollars injectés entre 2004 et 2009, l'Algérie crée moins de 3% de richesses, alors que ce montant devrait permettre un taux de croissance supérieur à 7%, condition indispensable pour assurer d'une manière pérenne la cohésion sociale future et non se limiter à des redistributions de rentes pour une paix sociale éphémère ? », s'interroge Mebtoul.