Le RND devait fêter, hier, son 8e anniversaire, en présence de M. H. Laroussi, membre fondateur et actuellement membre du Bureau national chargé des finances et de l'administration. Une cérémonie était prévue, hier vers 16 heures, et à laquelle devait prendre part les militants et cadres du parti, mais aussi des représentants de l'Alliance présidentielle dont la coordination des comités de soutien au programme du président de la République, mais pas le FLN, avait-on précisé durant la matinée. Si M. Benattia, porte-parole local, devait animer cette après-midi commémorative, l'envoyé d'Alger devait, lui, lire la lettre du secrétaire général Ahmed Ouyahia. Cette lettre de quatre pages, rédigée pour la circonstance, est considérée par les instances locales comme étant une véritable motion politique. Si c'est le cas, la première remarque est que le contenu évacue entièrement la question de l'amnistie générale dont il est question dans le débat politique actuel. « Je profite de cette occasion pour partager avec vous quelques points de vue », est-il précisé d'emblée. Les premières pensées de M. Ouyahia vont vers les martyrs de la Révolution (et l'appel du 1er Novembre 54), mais aussi et de manière insistante, vers les martyrs du devoir national. « Nous renouvelons notre solidarité absolue avec leurs (les victimes du terrorisme) familles », est-il indiqué, avant de rendre hommage à « ceux qui poursuivent la marche de la lutte antiterroriste (...) sur le terrain afin d'éradiquer définitivement la violence terroriste dans notre pays. » Abdelhak Benhamouda a été également évoqué, au même titre que les éléments d'autodéfense qui ont milité pour le parti et dont quelques-uns étaient des fondateurs. Ambiguïté inattendue Le RND réitère, cependant, un soutien (sans surenchère néanmoins) à Abdelaziz Bouteflika, en affirmant que les mêmes motifs, qui ont présidé au soutien de ce candidat en 1999, l'ont été pour sa reconduction en 2003. Le thème de la réconciliation a été évoqué, mais en aucun cas celui lié à l'amnistie. Ceci sachant que les deux projets n'ont pas été formulés de manière explicite. « L'anniversaire du parti doit être l'occasion de réitérer ses engagements (...), mais des engagements clairs et transparents, loin de toutes les surenchères populistes et les idées dogmatiques dépassées », est-il encore spécifié par le n°1 du parti. La réconciliation nationale est prise dans son acception liée plutôt au renforcement de l'identité nationale, la modernisation du système éducatif et son ouverture vers le monde, l'égalité des droits et devoirs des Algériens qui supposent la réforme de la justice, le nécessaire amendement du code de la famille, mais aussi la promotion de la véritable économie de marché. M. Ouyahia préconise, en outre, l'attachement des Algériens et des Algériennes à construire eux-mêmes l'avenir du pays.