Les désagréments causés par les moustiques touchent plusieurs agglomérations de la capitale. Ces insectes sont présents dans bien des cités, qu'ils ne quittent plus même en plein hiver. Dans plusieurs localités, les habitants ont appris à cohabiter avec ces insectes et leurs inévitables piqûres sont devenues banales.Mais l'apparition de l'étrange «espèce» dans la commune de Rouiba a suscité les appréhensions des habitants, qui n'hésitent plus à accuser les responsables de la wilaya d'Alger, auxquels ils reprochent ce laisser-aller. A Bab Ezzouar, l'on apprend que les campagnes de démoustication, effectuées régulièrement par le passé, sont devenues rares ces derniers temps. A cela, il faut ajouter l'absence du minimum, à savoir «les bacs à ordures», pour garantir la propreté du cadre de vie des habitants. «A la cité Sorecal, les caves d'immeuble sont propres, mais le ramassage est mal fait, c'est ce qui génère l'apparition des moustiques et des cafards», nous dira une mère de famille. A Cherarba, dans la commune des Eucalyptus, des habitants ont indiqué qu'ils ont été obligés de quitter leur logement, notamment en été. «Les caves sont sales, les services de wilaya viennent parfois faire le pompage et quittent les lieux avant même que le travail ne soit fini», racontent de jeunes résidants.En conséquence, «ni les pastilles ni les campagnes de démoustication ne sont en mesure d'éradiquer ces insectes nuisibles», ajoutent nos interlocuteurs. A Rouiba, il n'y a pas que la zone industrielle qui connaisse un assaut des moustiques, les cités non plus ne sont pas épargnées. Hormis ces communes situées dans une zone marécageuse qui favorise la propagation des moustiques, d'autres localités du centre de la capitale n'échappent pas à la fatalité des moustiques. A titre d'exemple, à la cité Les Palmiers, dans la commune de Bachedjerrah, le réseau d'assainissement et en état de dégradation avancée. Les eaux usées sont déversées dans la nature à partir des étages supérieurs. L'insalubrité est frappante. Idem pour bien d'autres communes situées au cœur de la capitale, telles que La Casbah, Bab El Oued, Sidi M'hamed, pour ne citer que ces lieux, où des détritus sont abandonnés depuis des semaines, voire des mois.L'accumulation des déchets favorise la propagation des insectes et autres reptiles. Pis encore, des milliers d'autres citoyens, dont les logements sont situés à proximité des oueds souvent pollués et impropres, sont exposés à plusieurs maladies moyenâgeuses. A El Hamiz et El Harrach, les habitants des bidonvilles souffrent des saletés et déchets charriés par les eaux, alors que dans d'autres localités, des cours d'eau moins importants, plutôt en stagnation, comme à Réghaïa, Beni Messous ou Birtouta, présentent de sérieux dangers pour les résidants. Tout compte fait, les services chargés d'assurer la propreté de la capitale ont bel et bien échoué et les moyens mis en place par les autorités publiques restent dérisoires face au grand dépotoir à ciel ouvert que représente la première ville du pays.