L'allégement des programmes n'est pas une opération politique, mais plutôt pédagogique et le secteur de l'éducation doit inévitablement rester loin de la politique, car c'est un secteur apolitique », cette phrase est revenue hier longuement sur les lèvres du ministre de l'Education nationale, Boubekeur Benbouzid, lors de son passage à l'Assemblée populaire nationale (APN). A qui fait-il allusion ? Qui vise-t-il ? On n'en saura pas plus puisque le ministre a refusé de répondre à ces interrogations. Cependant, devant la commission de l'éducation et de l'enseignement supérieur et des affaires religieuses de l'APN, qui l'avait sollicité pour répondre aux différentes préoccupations des vingt-deux députés formant la commission, Benbouzid est resté imperturbable. En dépit de l'agitation que connaît, ces derniers temps, son secteur, le ministre n'est revenu sur aucune de ses décisions prises au préalable. Il s'est, certes, attardé sur la problématique du tablier, du volume horaire, de la nouvelle directive relative à l'emploi du temps et s'est réjoui du fait qu'aujourd'hui on s'attarde sur des problèmes relevant plus ou moins des futilités... Benbouzid a tenu d'emblée à préciser que le vendredi reste et restera une journée de repos officiel où les établissements scolaires ne seront pas ouverts. « Ce n'est pas Benbouzid qui a imposé cet état de fait. Moi je ne fais que respecter le décret présidentiel. Cette décision émane du président de la République donc niet, il n'y aura pas cours le vendredi », a répliqué le ministre à ceux qui ont revendiqué l'exploitation de la journée de vendredi au lieu de samedi. Dans ce contexte, le ministre a rappelé à l'adresse des députés l'instruction adressée à l'ensemble des directeurs d'établissement confrontés aux problèmes d'emploi du temps leur demandant de réorganiser la semaine scolaire en coordination et en concertation avec les enseignants, les représentants des élèves et leurs parents. Le ministère offre trois possibilités aux chefs d'établissement pour le transfert des cours dispensés jeudi matin dans l'ancien système soit à mardi après-midi ou samedi matin ou encore samedi après-midi. Ainsi, Benbouzid jette la balle dans le camp des chefs d'établissement qui auront à décider chacun de son propre week-end. Le ministre persiste et signe que cette décision demeure la plus sage, car elle offre plus de liberté aux chefs d'établissement. « Je ne voulais pas soulever le problème en haut lieu, et ce, afin de laisser une marge de manœuvre aux directeurs qui peuvent en toute liberté choisir la formule qui leur semble adéquate », a précisé le ministre en guise de réponse à une question d'un député. Etant donné la surcharge de l'emploi du temps, ce dernier s'est interrogé sur les trois heures de cours de tamazight que doivent suivre les élèves de Béjaïa et Tizi Ouzou. Répondant à une interrogation d'un élu de Béjaïa sur la polémique qui s'est installée autour de la couleur du tablier, le ministre n'a pas nié que l'opération s'est déroulée dans l'anarchie et compte, à cet effet, ressaisir par une autre directive les directeurs des établissements pour leur demander de lâcher du lest. « Les directeurs ne doivent ni renvoyer ni frapper un élève à cause de la couleur de la blouse, mais ils doivent juste insister auprès de lui pour qu'il la porte », a souligné M. Benbouzid qui a, pour palier à cette insuffisance, sollicité l'aide des ministères de la PME et PMI ainsi que le commerce pour la réalisation d'une quantité suffisante de tabliers pour l'année prochaine. « Le ministre de la PME PMI a installé une commission chargée de suivre cette opération et de répondre à notre demande, maintenant s'il n'arrive pas à confectionner la quantité suffisante : plus de 5000 tabliers, on trouvera une autre solution », a lancé le ministre, qui pense uniformiser la tenue scolaire dans le futur ! Par ailleurs, M. Benbouzid s'est dit impuissant quand il s'agit de régler un problème qui se pose au niveau des établissements primaires, car ces écoles dépendent exclusivement des APC. S'agissant des parents qui refusent d'envoyer leurs enfants âgés de plus de 6 ans à l'école, un problème qui existe beaucoup plus dans douze régions du sud du pays, le ministre explique que le décret, sanctionnant les parents en question soit par le paiement d'une amende de 7000 DA ou l'emprisonnement, sera publié incessamment dans le Journal officiel.