Le ministre de l'Education nationale, Boubekeur Benbouzid, a défendu hier bec et ongles le dossier cher à son département, en l'occurrence la réforme du système éducatif. Tout en réfutant le terme « échec » du processus permanent de la refonte du secteur, le ministre admet toutefois les déséquilibres existants et constatés à des niveaux différents. Lors d'une conférence de presse animée au siège du ministère, le premier responsable du secteur a tenté de dresser un bilan de ce qui a été réalisé afin de tirer les leçons qui s'imposent. Pour M. Benbouzid, tous les pays (Finlande, Grand-Bretagne, France) qui ont opéré des réformes procèdent à des changements après évaluation. Néanmoins, avant d'entrer dans le vif du sujet, l'orateur a fait une halte pour préciser qu'une conférence nationale regroupant l'ensemble des directeurs de l'éducation se tiendra le 12 mai et portera sur l'état d'avancement de la réalisation des programmes. Ce dossier sera définitivement scellé ce jour-là puisque l'Office national du bac sera immédiatement destinataire d'une instruction détaillée concernant les leçons prises en considération dans l'élaboration des sujets du baccalauréat. « Les sujets des épreuves du bac porteront essentiellement sur les programmes prodigués en classe », a rappelé le conférencier qui estime que les programmes réalisés sont à hauteur de 80%... Revenant sur la réforme du système éducatif et pour répondre aux doléances des « parties plaignantes », les services du ministère ont décidé d'effectuer un sondage pour situer les défaillances. Le sondage a été réalisé sur un échantillon de 7000 praticiens à travers 15 wilayas, tous cycles confondus. Selon cette enquête scientifique, ces praticiens, enseignants, inspecteurs, chefs d'établissements éducatifs et parents d'élèves ont appelé à l'allégement de certains points. Suite à ce travail, la commission nationale chargée des programmes a élaboré des mesures d'urgence à mettre en œuvre dès la rentrée scolaire de septembre 2008. Il s'agit en fait d'un double allégement, notamment des programmes d'enseignement dans les différents cycles d'enseignement et du volume horaire, l'élaboration de guide d'évaluation pour les enseignants, le renforcement de la formation des enseignants et des inspecteurs ainsi que la réduction du nombre de tests d'évaluation continus mensuels. Sur ce dernier point, le ministre reconnaît qu'il y a une certaine exagération. « Il ne faut pas que l'on verse dans l'excès. Il faut, certes, suivre de près les élèves mais sans exagérer », a indiqué M. Benbouzid qui était pourtant un fervent défenseur de cette politique. Concernant l'allégement des programmes scolaires de la 1re AP à la 3e AS, l'opération consiste à assurer une cohérence harmonieuse des contenus des programmes en évitant les répétitions ou les écarts importants dans la progression conceptuelle ainsi que la mise en adéquation des contenus notionnels des programmes avec le volume horaire annuel imparti à cette discipline. Cette mise en adéquation, observent les responsables chargés de cette opération, est calculée sur la base du volume horaire hebdomadaire de la discipline (x) 28 semaines dans l'année (les 4 autres semaines sont consacrées à l'évaluation diagnostique du début d'année et les compositions de chaque trimestre). Evoquant l'aménagement des horaires, M. Benbouzid a souligné qu'il s'agit de la réduction des horaires de certaines disciplines complémentaires et l'unification des horaires d'entrée et de sortie des élèves. Le ministre a insisté, en outre, sur l'instauration des séances obligatoires de remédiation pédagogique, d'une heure et demie, dans les langages fondamentaux (arabe, mathématique et français) au profit des élèves enregistrant des insuffisances, il est prévu également l'introduction de l'éducation morale au début de chaque matinée dont la durée sera de 15 minutes, ceci interviendra juste après la levée des couleurs, quant aux séances d'enseignement, elles passent de 30 à 45 minutes. Le volume horaire hebdomadaire au niveau du cycle primaire passera de 27h à 24h en 1re et 2e années, de 28h30 à 27h30 en 3e année, à 24h45 en 4e et 5e années. Il y a lieu de préciser que l'allégement ne touchera pas certaines matières, à l'instar de l'arabe, l'éducation islamique et l'histoire. A cet effet, 36 programmes du cycle primaire et 44 du cycle moyen ont été allégés, et ceci concerne toutes les disciplines sachant que le volume horaire du cycle moyen est évalué à 30 heures, en plus des tranches horaires consacrées à l'informatique, soit 2 heures pour chaque groupe. Le jeudi sera une journée libre pour les élèves et consacré à la formation des enseignants, à la réception des parents d'élèves et à la coordination des activités éducatives entre les établissements scolaires. Concernant la révision des manuels scolaires, le ministre a rappelé qu'une commission nationale a été installée au début de l'année pour passer au crible tous les manuels scolaires en usage au niveau des établissements.