Les crédits destinés au secteur des transports restent gelés au niveau de la direction de l'Ansej dans la wilaya de Tizi Ouzou. Décidée par la Clef (Commission locale d'étude et de financement, dépendant de l'Ansej), la suspension de ce créneau est intervenue au mois d'avril 2009. Les activités concernées par cette décision sont le transport des voyageurs, de marchandises et le transport frigorifique, en plus de la location de véhicules et d'engins. Cependant, le directeur de l'Ansej, M. Amouri, indique que « Le transport de marchandises n'est suspendu que temporairement, en attendant l'évaluation du marché avant de le relancer. Et ce, parce qu'on doit répondre à la dynamique du marché. » Une décision qui ne va pas dans le même sens que les motivations qui ont ramené la direction des transports de la wilaya à libéraliser le secteur suite à une injonction ministérielle. Il est plausible de dire que cette injonction s'inscrit dans la politique du développement et la promotion de l'investissement dans ce segment. Mais d'un autre côté, on s'interroge sur quelle « logique économique » s'est-on appuyé, localement, avant la prise la décision d'ouvrir ce marché au mois de juillet 2009. L'annonce de la libéralisation du secteur avait, rappelons-le, levé un tollé chez les professionnels du transport et a enthousiasmé les jeunes prétendants à l'investissement dans le transport. Interrogé, le directeur de l'Ansej nous dira : « A notre niveau, la vision s'appuie sur les critères de rentabilité économique et la viabilité du projet. Avant de libéraliser un marché comme celui des transports à Tizi Ouzou, il faut au préalable élaborer et approuver un plan de transport ; autrement, comment peut-on dégager des lignes et savoir que telle ou telle région a besoin de dessertes ou non ? » A la question de connaître le procédé des responsable de l'Ansej en l'absence du fameux plan de transport, le directeur nous dira : « Nous n'avons pas hésité à faire participer les associations des transporteurs qui sont bien au fait de la situation et de leurs conditions de travail. Nous effectuons par la suite des sorties sur le terrain pour faire le constat dans les stations ; nous étions à Larbaâ Nath Irathen et à Aïn El Hammam où les lignes sont saturées. » Le rôle de l'Ansej consiste à la base à éclairer et orienter des jeunes vers des créneaux rentables. Et ce, pour éviter la mortalité des entreprises qui sont créées à l'aide du dispositif. Evoquant la question, le responsable de la structure indique que l'agence de Tizi Ouzou a enregistré la fermeture de 98 entreprises dont l'organisme a indemnisé les banques. L'on compte également 56 microentreprises qui sont en difficulté. Interrogé sur les raison de la faillite de ces entreprises, M. Amouri explique : « L'économie informelle pèse très lourd et met en difficulté les promoteurs qui respectent la réglementation. Il y a aussi l'environnement immédiat de l'investissement en question qui n'offre pas les conditions nécessaires de développement de l'entreprise. »