Plusieurs dossiers de jeunes promoteurs ont été gelés en raison de rejet par les banques. En effet, sur 17.116 dossiers déclarés éligibles au crédit bancaire dans la wilaya de Tizi Ouzou, au titre de la création de micro-entreprises du dispositif de l'Agence nationale de soutien à l'emploi des jeunes (ANSEJ), 10.928 "demeurent en instance de financement, ou ont fait l'objet de rejet par les banques", note le bilan de l'antenne de l'ANSEJ. Dans ce bilan pour la période allant de 1998 à fin avril 2007, le directeur de l'antenne, M. Lamouri, a estimé que ce rejet par les banques de dossiers, a été notifié aux concernés "pour des motifs non convaincants" tels que "promoteurs non qualifiés", "projet inadéquat", "créneau saturé" et autres. M. Lamouri observe que les règles de prudence mises en avant par les banques, sensées prendre des risques dans la limite de la marge admise, "ne sont pas de nature à justifier ce rejet, dès lors que les crédits sont couverts par un fonds de garantie", et que les promoteurs ont fait preuve de leur solvabilité au niveau de la wilaya où le taux annuel de remboursement des crédits est de 75%". Un autre détail signalé par ce responsable, a trait au fait qu'ils ont été honorés dans leur totalité". Il a expliqué que sur 6 188 accords délivrés par les institutions financières, il a été relevé la non concrétisation de 630 pour divers motifs, dont notamment "l'incapacité" des promoteurs à mobiliser l'apport personnel exigé, le "désistement" des postulants, le problème de local, "non-conformité de l'activité postulée", la difficulté d'établissement d'un registre du commerce pour ce qui est des activités soumises à "autorisation particulière" et autres. Evoquant le "comportement" des 5.366 micro-entreprises créées au titre de son dispositif, l'ANSEJ, se basant sur les résultats d'une étude d'impact qu'elle a effectuée, a indiqué que 519 d'entre-elles, soit un taux de 10 %, ont "déclaré faillite et déposé leurs bilans", pour de multiples raisons inhérentes, notamment à "l'insuffisance des compétences de gestion de promoteurs", "la concurrence déloyale", "la rentabilité incertaine", et aux "charges locatives" et autres. Ces entreprises "qui ont mis la clef sous le paillasson" touchent l'ensemble des secteurs, dont notamment celui des services, est-il relevé. Pour pallier à ces insuffisances, et dans le but d'une "pérennisation" de la micro-entreprise, considérée comme "l'anti-chambre" de la PME-PMI, l'ANSEJ a initié un cycle de formation aux techniques de gestion ciblant, dans une première phase, les promoteurs opérationnels, pour s'étendre ultérieurement à l'ensemble des détenteurs d'accords bancaires pour le financement de leurs investissements, assure-t-on à l'ANSEJ de Tizi Ouzou. Dans ce contexte, il est fait état d'une "amélioration sensible dans la prise en charge des dossiers d'investissement", depuis la mise en place,en octobre dernier, d'un comité de wilaya de coordination des différents dispositifs, regroupant représentants des banques, ceux de l'ANSEJ, la CNAC et l'ANGEM, et d'autres partenaires, susceptibles de faciliter l'acte d'investissement. L'autre mesure envisagée pour l'assouplissement du traitement des dossiers d'investissement consiste en un projet, en cours de maturation au niveau de la direction générale de l'ANSEJ, de la création d'un comité local d'étude et de financement de projets, désigné sous l'appellation suggestive de "Clef". Il est question, également, de la réalisation, par l'antenne locale de l'ANSEJ, d'une étude technico-économique, devant servir de "tableau de bord pour une meilleure lisibilité des opportunités d'investissement dans la région", selon M. Lamouri, qui estime "impératif" pour la performance de la micro-entreprise, que ces efforts soient complétés par l'assainissement de l'environnement "pollué" par l'informel et son corollaire "la concurrence déloyale". A toute fin utile, il a relevé que l'attribution des locaux, en réalisation dans le cadre du programme des 100 locaux par commune, est du ressort du comité de wilaya institué à cet effet et présidé par le wali. "l'ANSEJ ne fait que recevoir et transmettre les dossiers", a-t-il souligné. Pour une meilleure orientation des candidats à l'investissement au titre de ce dispositif, ce responsable tient à rappeler que certains créneaux ont été, désormais, "déclarés saturés". Il s'agit des transports (toutes catégories confondues), de la location d'engins, de la location de véhicules, et de l'entreposage frigorifique. Par contre, la wilaya offre de "réelles opportunités" pour l'investissement dans les secteurs du bâtiment, des travaux publics et de l'hydraulique. Depuis sa mise en place en 1998, le dispositif ANSEJ a donné lieu à la création de 5 366 micro-entreprises ayant généré 14 871 emplois, pour un montant global d'investissement de 9,6 milliards de DA, dont 6 milliards de crédits bancaires, alors que le reste représente les prêts non rémunérés (1,9 milliard) et les apports personnels des bénéficiaires (1,7 milliard), selon un décompte de l'ANSEJ de Tizi Ouzou.