L'Algérie, déjà en retard dans le domaine du développement durable, notamment sur la question de la pollution maritime, lors de la dernière rencontre pour l'évaluation de la mise en vigueur des objectifs du millénaire dont elle a ratifié la convention, sera-t-elle au point lors de la prochaine ? Décidément, ce n'est pas le Séminaire International sur la Pollution Marine par les Hydrocarbures et les Indemnisations Internationales, organisé le 16 octobre à Oran par le ministère de l'Aménagement du territoire, de l'Environnement et de la Ville, qui aura clarifié la situation de l'Algérie en ce domaine crucial. Plusieurs acteurs algériens, militaires et civils, ont pris part à ce séminaire dont les ministères de L'Intérieur et des Collectivités Locales, de la Pêche et des Ressources aquatiques ou encore celui des Transports mais également l'ONG algérienne Barbarous. Les travaux engagés par les différentes parties prenantes dans la lutte contre la pollution maritime ont été longuement exposés et salués lors du séminaire qui a vu aussi la participation d'observateurs et d'experts internationaux d'Espagne, de France, de Tunisie, du PAM (Plan d'Action Pour la Méditerranée), du REMPEC (Centre Régional Méditerranéen pour l'Intervention d'Urgence contre la Pollution Marine Accidentelle, du MIOG (Le Groupe Méditerranéen de l'industrie pétrolière) et de l'OTAN (Organisation du Traité de l'Atlantique Nord) à titre d'observateur. Cependant, aucune information sur l'évolution de la situation de la pollution en mer n'a été donnée et le flou persiste donc sur l'efficacité des dispositifs mis en place, notamment le dispositif national TELBAHR du ministère de l'Environnement pour la lutte contre la pollution maritime, dont M. Grimes Samir, enseignant chercheur à l'université d'Oran, a dit «qu'il est à améliorer». L'allocution de la partie française, qui estimait à 71 les cas de pollution maritimes par les hydrocarbures en 2011 à l'encontre de 208 sur 425 pollutions constatées après les réformes, n'a pas eu son semblable du côté algérien. Il en est de même pour les données sur les enquêtes et les procédures judiciaires en cours dont le représentant du service national des gardes-côtes, dira seulement qu'«elles existent». Un nombre de recommandations a été fait à l'Algérie pour l'amélioration de sa politique de lutte contre la pollution maritime, entre autres, l'activation de la mise en place du Haut commissaire de la mer, l'engagement d'une réflexion sur les zones économiques exclusives pour une meilleure protection de la mer et une exploitation durable des ressources et aussi activer l'adhésion de l'Algérie au fonds complémentaire et aux accords en vigueur sur la pollution maritime.