La Méditerranée est l'une des mers les plus exposées au risque de pollution par les hydrocarbures; 5.000 à 150.000 tonnes d'hydrocarbures sont rejetées par an dans cette mer, ce qui correspond à une moyenne de un à deux accidents de pollution marine, a indiqué hier Mme Maria Silva, secrétaire et coordinatrice exécutive du Plan d'action pour la Méditerranée (PAM), lors du séminaire international organisé par le ministère de l'Aménagement du territoire, de l'Environnement et de la Ville, à l'hôtel Le Méridien d'Oran, sur la pollution marine par les hydrocarbures et les indemnisations internationales. Une journée d'étude qui a permis aux différents intervenants d'expliciter les mécanismes mis en place pour prévenir contre le risque de cette pollution et déterminer l'impact de la coopération en matière de prévention et surtout définir le système de compensation propre à ces accidents. Avec une moyenne de 30% du trafic maritime mondial transitant par la Méditerranée dont un tiers à proximité des côtes algériennes, l'Algérie a procédé à l'instauration du plan TelBahr, un dispositif de prévention et de lutte contre ces pollutions marines accidentelles lequel a été adopté par le décret exécutif du 17 septembre 1994. Même si les cas d'accidents survenus sur les côtes algériennes restent minimes, à l'exemple de celui enregistré en février 2007 au large du terminal pétrolier de Skikda après le déversement accidentel de pétrole brut et un autre en 2010 au niveau du port de Chlef, ces accidents restent gérables, de l'avis de M. Nezzar, représentant du ministère de l'Environnement. L'Algérie a dû donc adapter ses textes et son dispositif aux nouvelles donnes économiques et environnementales en mettant sur pied une nouvelle réglementation laquelle prévoit, selon notre interlocuteur, plus d'efficacité et intègre désormais d'autres acteurs en matière de prévention et de lutte contre cette pollution marine accidentelle. Le texte de loi de 1994 a été complété et amendé et se trouve désormais au niveau du secrétariat général du gouvernement pour son application. Tout en soulignant l'impact de ce séminaire auquel ont pris part les représentants de la défense du groupe 5 +5, deux officiers invités de l'OTAN, des experts internationaux d'Espagne, de France, de Tunisie du PAM (Plan d'action pour la Méditerranée), des experts du REMPECV et du MOIG (groupe méditerranéen de l'industrie pétrolière), les organisateurs n'ont pas hésité à rappeler les missions principales du dispositif TelBahr dont la préparation des opérations de lutte sur différents aspects, techniques, humains et matériels, la réalisation des exercices de simulation dont celui prévu aujourd'hui à Arzew, le suivi des opérations de lutte de déclenchement de ce dispositif. La mise en œuvre de ce comité TelBahr, présidé par le ministre de l'Environnement, repose sur trois plans d'urgence qui sont le plan d'urgence national, les plans régionaux et les plans d'urgences de wilaya. D'autres thèmes relatifs à l'action du service des gardes-côtes en matière de protection du milieu marin, du rôle de la Protection civile dans les opérations de sauvetage, aide et recherche et la lutte contre les pollutions ont été abordés lors de ce séminaire.