protestent Les familles résidant en face du lycée Hamou Boutlélis, sur l'avenue de Canastel, protestent contre leur déplacement forcé vers la localité de Benfreha. Hier, la force publique a été réquisitionnée pour mener l'opération de déménagement des habitants vers leurs nouveaux logements (une indemnisation), sans doute plus décents, mais situés loin du périmètre urbain. C'est l'aspect qui est mis en avant par tous les membres des familles concernées qui ont assisté, impuissants, au chargement de leur mobilier et effets personnels dans le camion de la commune pour une destination indésirable. En effet, sur les lieux, les résidents brandissent des documents prouvant leur installation dans ces lieux au tout début de l'indépendance. En réalité, selon les témoignages, les plus âgés étaient déjà là dès les années 1930. « Un père de famille, décédé récemment à l'âge de 77 ans, est né dans cette maison », indique une femme qui ne voulait pas que son nom soit divulgué. Une parmi d'autres qui ont insisté sur leur ancrage dans cette partie de la ville, anciennement une petite ferme comme en témoigne la présence d'un palmier, dernier vestige de ce qui fut un hameau de verdure. « J'ai ma fille qui est atteinte d'une maladie incurable ; comment vais-je m'en sortir pour prendre soin d'elle ? », a déploré une vieille femme ayant du mal à contenir son désarroi face à cette situation entièrement nouvelle pour elle. Avec les enfants qui vont à l'école et les habitudes acquises depuis des années, le déracinement n'est pas facile à gérer. Dans la maison d'à côté, les protestataires nous montrent d'autres hommes malades ou handicapés, comme celui qui a été présenté comme un ancien motard. Avec la construction, juste en haut, du Sheraton, cette parcelle de terrain, située en contrebas des locaux de l'entreprise de bâtiment Bâtior, délimitée par une villa de construction nouvelle et le mur d'enceinte de la cité les Falaises, est devenue sans doute importante. Présent sur les lieux, le chef de daïra d'Oran - qui a recensé six familles à déloger en tout - a refusé de donner les détails de cette affaire en nous orientant vers la cellule de communication de la wilaya et en confiant qu'il était instruit dans ce sens. « En tout cas, il n'y aura pas de villa ici », devait-il déclarer, en spécifiant néanmoins que l'assiette de terrain dégagée sera prise en charge par un opérateur public. Si le projet est d'utilité publique, il n'y a aucune raison de laisser planer un certain mystère en évitant de divulguer, officiellement par lui, la nature du futur projet.