Si les choses sont plus ou moins claires pour l'assemblée populaire de wilaya (APW), la situation est plus ambiguë dans de nombreuses circonscriptions où les partis s'adonnent à une véritable guerre de coulisses qui va, à n'en pas douter, influer négativement sur les affaires du citoyen, seul à supporter les incompatibilités d'humeur de ses «représentants». Ainsi, l'APW composée de 55 membres sera une nouvelle fois dirigée par l'ex-parti unique, détenant 18 sièges. Pour pouvoir disposer d'une confortable majorité, le FLN va comme à l'accoutumée s'allier au RND qui s'est adjugé 13 sièges. A travers une telle alliance, le parti d'Ahmed Ouyahia va bénéficier d'un ou deux postes (vice-présidence et une ou deux présidences de commission.) Un tel pacte ne va pas faire l'affaire des autres formations (ANR-7 sièges, AAV (Alliance Algérie Verte) 11 sièges et Fadjr El Djadid 5 sièges), devant se contenter du rôle d'observateurs. Avec une telle composition, les clés sont pipés du côté de l'APW qui ne sera certainement pas différente des précédentes qui se sont distinguées par «tout va bien madame la marquise», alors que les choses ne sont ni simples, ni faciles dans de nombreuses municipalités en ballottage. Le cas de la commune d'El Eulma (FLN, Karama et RND avec 7 sièges pour chaque formation, et 3 sièges pour Fadjr El Djadid, AAV, PT et Djil El Djedid), est significatif et inquiétant à la fois. Sachant que la désignation du futur P/APC de la deuxième agglomération de la wilaya passera par le vote des élus. Le futur premier magistrat d'El Eulma, issu du FLN, Karama ou RND, n'aura pas les coudées franches. Il sera, qu'on le veuille ou non, «otage» de ses «électeurs» de l'assemblée. Cet exemple n'est pas un cas isolé. D'autant plus que des communes comme Guedjel, Ouled-Adouane, Rasfa, Beni Aziz, Tachouda et Bir El Arch, pour ne citer que ces localités, se trouvent dans la même situation. Avec plus de 35% des suffrages, le FLN qui n'est pas certain de faire mieux que lors des élections de 2007 qui lui ont permis de prendre les commandes de 22 communes, devra passer des alliances avec le RND et le FFS, et l'ANR à Harbil, Sétif, Tizn'Bechar, Ouled Si Ahmed, Belaâ, Ain Sebt et Beïda Bordj. Il faut préciser que le FLN est majoritaire à Mezloug, Amoucha, Ait Nawal M'zada et Guenzet qui était entre les mains du FFS, qui reprend Beni Ouartilane. Cette dernière est passée en 2007 sous la coupe de l'ex-parti unique. Notons que la formation de Da El Hocine est, selon les premiers résultats, majoritaire à Aïn Legradj et Aït Tizi, des fiefs du FFS. D'après les mêmes résultats partiels, le RND s'est emparé de Hammam Guergour, Aïn Arnat, Aïn Abassa, Bir Hadada, Babors et Aïn El Kebira. L'ANR (Alliance nationale républicaine) qui a joué les trouble-fête à l'instar du mouvement Infitah et du MPA, aurait gagné à Rasfa et Boutaleb. Le MPA d'Amara Benyounes joue, quant à lui, l'arbitre dans d'autres communes, comme Salah Bey et Babors.