La situation de l'arbitrage algérien est au centre des préoccupations des dirigeants et des responsables de la Fédération. Il faut dire, qu'à l'instar des autres saisons « cette fois un peu moins » estiment des observateurs, l'arbitrage est toujours montrer du doigt comme l'attestent les dernières « performances » de quelques hommes en noir depuis l'entame de l'exercice 2009-2010. Pour en savoir un peu plus sur la situation, nous avons pris langue avec le président de la Commission centrale d'arbitrage pour le mandat 2009-2013, à savoir Belaïd Lacarne, qui active au sein de la CAF et de la FIFA. Pour lui « la radiographie de l'arbitrage national, effectuée quelques semaines après notre prise de fonction, a dévoilé de nombreux manques. l' absence de professionnalisme notamment, car il n'y a pas suffisamment d'arbitres avec comme conséquence directe, l'impossibilité de faire des choix par rapport à la qualité souhaitée qui fait défaut. La formation n'est pas à la hauteur des exigences. Cela nous a contraint à ouvrir de nombreux chantiers. Notre priorité, c'est la mise en place d'un programme de développement de la formation des jeunes arbitres au niveau des régions. Le bureau fédéral a adopté le programme soumis à cet effet par la CCA, qui vise la professionnalisation du corps arbitral, du moins son sommet ». La mise en place des mécanismes de ce programme n'a pas fait que des heureux dans les cercles de l'arbitrage. Le choix des directeurs techniques régionaux (DTRA) s'est heurté à des résistances. Il y a eu des grincements de dents. Sur le sujet, Belaïd Lacarne souligne « C'est possible que ceux qu'on a choisis ne soient pas les meilleurs (DTRA). Le temps le dira. Nous avons choisi sur la base de profils clairs. Nous voulons qu'ils soient (les DTRA) le relais entre les arbitres en activité et les instances de la Fédération ». Toujours dans ce chapitre, la CCA a lancé une opération en direction des jeunes arbitres, avec la mise en place d'un panel d'instructeurs-formateurs, préparateurs physique qui auront la charge de s'occuper de la préparation physique des arbitres durant toute la semaine, avec une planification des séances d'entraînement et une meilleure prise en charge dans tous les domaines liés à l'activité. Lacarne juge que « le temps où les arbitres s'entraînaient seuls deux fois par semaine est révolu. Si on cherche la performance, objectif vers lequel on tend, on doit placer l'arbitre dans les meilleures conditions pour sa concrétisation ». A terme, « l'objectif de la CCA est la formation de 240 arbitres dans les deux prochaines années. Des regroupements d'arbitres seront organisés dans les régions et concerneront 10 arbitres directeurs et 20 arbitres assistants. En 2011, ces arbitres passeront l'examen inter-ligues. Les arbitres fédéraux seront regroupés tous les deux mois, ainsi que les internationaux », précise notre interlocuteur. Dans un proche avenir, les hommes en noir seront équipés de bip électroniques et d'oreillettes comme l'indique le responsable de l'arbitrage. « Bientôt, Les trio de la D1 et D2 seront dotés de bip et oreillettes. Ensuite, on équipera les arbitres qui officient en inter-régions. Nous avons passé commande pour 3000 tenues (noir, jaune et vert) ». Sur le plan financier, la situation s'est considérablement améliorée. Les internationaux émargent à 15 000 da par match et les fédéraux à 12 000 da. Tous ces acquis risquent d'être effacés par les médiocres prestations, pour ne pas dire autre chose, de certains arbitres qui portent un rude coup à l'ensemble du corps arbitral et risquent même de freiner l'engagement des responsables vis- à-vis des hommes en noir. Belaïd Lacarne en est parfaitement conscient et averti « les arbitres, doivent savoir que nous seront intransigeants avec eux. Ceux qui commettent des fautes seront sanctionnés. Nous avons noté que durant les 10 premières journées, le nombre de carton rouge et jaune a sensiblement baissé.Les jeunes arbitres font de leur mieux et les joueurs les aident puisqu'il y a moins de contestation, par exemple. Notre prochain objectif est de réunir les staff-techniques pour les sensibiliser sur les lois du jeu, les instructions et circulaires de la CAF et la FIFA.Nous avons besoin de leur collaboration. A nous, ensuite, de faire une évaluation périodique pour rectifier le tir, s'il le faut, et avancer ». Les dernières journées du championnat ont apporté leur lot de problèmes. Des internationaux, Benaïssa et Houasnia, pour ne citer qu'eux, se sont « illustrés » de très mauvaise manière dans deux rencontres où ils ont suscité le courroux des uns et des autres, avec à la clé de graves fautes d'appréciation. Ces deux exemples indiquent combien sera long le chemin qui mène à l'excellence prônée par les responsables de l'arbitrage.