Ses experts de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) inspectaient hier le nouveau site d'enrichissement d'uranium de l'Iran, alors que Téhéran affiche une méfiance grandissante sur le « projet d'accord » d'enrichissement de ce minerai à l'étranger. Le porte-parole de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique (OIEA), Ali Shirzadian, a indiqué que les experts de l'AIEA inspectaient ce site situé près de la ville de Qom, à 150 km au sud-ouest de la capitale. Selon les médias iraniens, les quatre inspecteurs, arrivés dans la nuit, doivent rester trois jours en Iran. Ils effectueront « plusieurs visites » sur le site, selon l'agence de presse Mehr. L'existence du site en construction près de Qom, qui, selon Téhéran, pourra accueillir 3000 centrifugeuses d'enrichissement d'uranium, avait été révélée par l'Iran à l'AIEA le 21 septembre. Cette annonce avait provoqué la colère de nombreux pays occidentaux qui soupçonnent l'Iran de chercher à se doter de l'arme nucléaire sous couvert d'activités civiles, ce que Téhéran dément. La question de l'enrichissement d'uranium est centrale car, si l'uranium faiblement enrichi est employé dans les centrales nucléaires, le minerai fortement enrichi peut permettre l'élaboration d'armes. L'Iran refuse de geler ses activités d'enrichissement d'uranium malgré cinq résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU, dont trois assorties de sanctions, demandant leur suspension. De hauts responsables iraniens multiplient ces derniers jours les déclarations contre un projet d'accord présenté mercredi à Vienne par l'AIEA pour apaiser la crise sur le nucléaire iranien. Ce projet prévoit que l'Iran fasse enrichir en Russie son uranium faiblement enrichi, qui serait ensuite retraité par la France et rendu à l'Iran sous forme de combustible nucléaire pour son réacteur de recherche de Téhéran.