Ce ne sont pas 4 classes des écoles El Farabi et Hasni Laredj du quartier Beni Khaled à Beni Saf qui ont été fermées comme annoncé par le communiqué de presse du ministère de l'Education, mais les deux écoles elles-mêmes. Ce constat n'a pas manqué de soulever localement des interrogations. Sollicité sur cette contradiction, le directeur de l'éducation observe qu'il ne faut pas croire ce qu'écrivent les journaux : « Lisez le quotidien En Nahar et vous aurez la réponse ! » Effectivement, ce confrère avait titré hier que la décision de fermeture concernait deux écoles. Cette distorsion de l'information a eu pour fâcheuse conséquence de ne pas ramener la sérénité chez les parents d'élèves qui, eux, avaient plusieurs jours auparavant demandé la fermeture des deux établissements. Un retour sur les faits et événements permet de constater que dans cette affaire, l'on n'est pas au premier accroc. Cela a commencé le 19 octobre avec l'hospitalisation d'un émigré revenu le 12 octobre de France. Il présentait les symptômes de grippe A. Son cas est confirmé le 21. Quatre de ses enfants et deux voisins sont aussitôt hospitalisés. Curieusement, la mère de famille était indemne. Sur les 6 cas qui présentaient les signes cliniques d'une affection par le virus H1N1, 4 sont scolarisés. A titre préventif, le traitement de la grippe A leur est administré alors que des prélèvements naseaux-pharyngites sont expédiés à l'Institut Pasteur. Ce n'est que le 25 octobre dans l'après-midi que l'on apprendra la confirmation de leurs cas. Ce retard constitue un second accroc puisque là on se situe au-delà du délai des 72 heures. Entre-temps, les 4 malades étaient guéris grâce au traitement donné préventivement et ont quitté l'hôpital de Beni Saf le 26. La veille, soit le 25, 6 de leurs camarades sont hospitalisés préventivement et libérés le 27 pour cause de résultats négatifs des analyses. Puis, 4 autres élèves avaient été hospitalisés et l'on devait hier avoir infirmation ou confirmation de nouveaux cas. Du côté des parents, on déplore le manque d'informations et d'interlocuteurs qui puissent répondre valablement à leurs interrogations. La volonté d'en dire moins pour, dans l'esprit des responsables, ne pas alarmer la population, a eu des effets plus néfastes que si l'on avait joué la transparence. Des parents ont frappé à toutes les portes et même à la mairie sans savoir qui pourrait décider de la fermeture des établissements et savoir si la situation est grave ou non. L'un deux explique qu'il avait été alerté dès le 21 lorsqu'une équipe médicale était venue consulter une seule classe à El Farabi et après qu'il eut été procédé à une désinfection de l'établissement après la fermeture des classes : « Pourquoi le ministère a mis tant de temps à réagir ? Pourquoi minimise-t-il en notant qu'il y a eu moins de 3 cas dans chaque établissement alors qu'il y a eu 4 cas dans deux établissements voisins ? Pourquoi a-t-il fallu attendre la confirmation des 6 cas pour effectuer un dépistage complet au sein des deux écoles ? »