La rapide propagation du virus ces deux dernières semaines, inquiète. Le virus H1N1 de la grippe porcine continue de se propager en Algérie à une allure fulgurante allongeant ainsi la liste des victimes par dizaines. Jeudi encore, pas moins de dix nouvelles personnes ont été confirmées porteuses du virus pandémique par les services du laboratoire de référence de la grippe de l'Institut Pasteur d'Algérie (IPA) portant ainsi le total cumulé à 108 cas. Selon un communiqué du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, ces cas concernent une ressortissante âgée de 47 ans, arrivée récemment à Alger en provenance de la France, en plus d'une autre femme âgée de 32 ans et résidant à Alger. Pour ce qui est des huit cas restants, le communiqué précise qu'ils ont tous été signalés à Béni Saf dans la wilaya de Aïn Témouchent. Il s'agit de trois garçons âgés respectivement de quatre, cinq et six ans, une fillette âgée de dix ans, une jeune fille de 18 ans, une jeune femme de 32 ans et enfin de deux dames âgées respectivement de 67 et 78 ans. Le texte du communiqué ne précise toutefois pas si les cas résidant en Algérie ont été en contact avec des cas confirmés auparavant et comment ils ont été dépistés. Le département de Saïd Barkat a omis d'indiquer, également, si les trois enfants de Béni Saf âgés de cinq, six et dix ans et qui, en toute vraisemblance, sont scolarisés, ont été en contact avec les neuf élèves victimes du virus et scolarisées dans les écoles El Farabi et Hasni Laâradj. Le cas échéant, c'est Boubekeur Benbouzid, ministre de l'Education nationale, qui serait dans une situation plutôt embarrassante pour avoir ordonné la réouverture des deux établissements scolaires alors même qu'une instruction ministérielle prévoit «la fermeture d'une classe si un élève qui y est scolarisé est atteint du virus». Il est aussi recommandé «la fermeture de toute l'école en cas de confirmation de plusieurs cas dans trois classes de la même école». Comme il est de rigueur dans pareille situation, les mesures médico-sanitaires prévues dans le Plan national de lutte contre la pandémie de la grippe A/H1N1 ont été initiées pour l'ensemble des cas. Les investigations épidémiologiques, elles, se poursuivent et toutes ces personnes sont «actuellement hospitalisées dans des services de référence» et sont sous «étroite surveillance médicale», lit-on dans le texte. Le ministère précise que parmi les cas confirmés à Béni Saf, certains ont été dépistés grâce au réseau de surveillance qui a été mis en place en août 2009 avec pour objectif de «vérifier l'existence d'une transmission locale du virus A/H1N1 dans la population en Algérie». Ce dispositif, ajoute le même département, est basé sur la création de postes sentinelles qui sont aujourd'hui au nombre de 34, répartis sur tout le territoire national. D'autre part, le ministère de la Santé ne cesse d'exhorter les citoyens au respect de certaines règles d'hygiène qui, à elles seules, permettent de réduire les risques de transmission du virus de la grippe, qu'elle soit saisonnière ou porcine. Ainsi, les spécialistes insistent sur le lavage régulier et fréquent des mains, au savon-liquide de préférence, plusieurs fois par jour, notamment en rentrant à la maison et avant chaque repas. L'utilisation des mouchoirs jetables pour se moucher, éternuer ou tousser est également recommandée. Par ailleurs, «toute personne ressentant une forte fièvre, toux, courbatures et une grande fatigue, doit appeler le numéro 3030 ou consulter la structure de santé la plus proche», ajoute le communiqué. Seulement, il faudra d'abord qu'il y ait quelqu'un pour répondre au bout du fil car, comme signalé et vérifié à plusieurs reprises, soit personne ne répond soit le numéro est «momentanément en dérangement». Cependant, c'est un dérangement qui, selon de nombreux citoyens, perdure dans le temps.