Le bureau national du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP) devrait se réunir le 10 mars en vue de faire le point sur le bilan des actions menées jusqu'à présent par le syndicat dans le cadre de la concrétisation de la plate-forme de Mostaganem, reconduite à Tigzirt à l'issue de son conseil national tenu les 7, 8 et 9 février. C'est ce qu'a révélé, hier, le docteur Bensebaïni, président du SNPSP, lors d'une rencontre avec la presse organisée à Constantine et au cours de laquelle il a procédé à une évaluation de la situation avant d'aborder le plan d'action émanant du conseil national de Tigzirt qui n'exclut pas un recours à la grève « lorsqu'il sera constaté par le bureau national que tous les moyens ont été épuisés pour faire aboutir les revendications ». Le docteur Bensebaïni accuse, à ce titre, le ministre de la Santé de tenir un discours contradictoire après avoir rassuré, en juin 2004, les praticiens de la santé au sujet de leurs revendications et d'être à l'origine des mesures répressives prises par le chef du gouvernement à l'encontre des médecins en octobre 2004. Le conférencier a estimé à cet effet que « les syndicats de la santé sont victimes du rapport de Redjimi », en ajoutant : « Nous sommes déçus par le ministre et nous sommes également déçus par le gouvernement, mais le SNPSP est plus que jamais déterminé à aller jusqu'au bout malgré les risques et les sanctions encourus. » Ainsi, si dans les prochaines semaines les médecins généralistes de la santé publique n'obtiennent aucune réponse favorable de la part du ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière (MSPRH), « le SNPSP aura recours à la grève, et ce n'est pas la défalcation sur salaire qui va l'arrêter », a assuré son président. Outre cela, ce syndicat qui compte, selon le docteur Bensebaïni, 10 000 adhérents, est actuellement en pleine négociation avec le Syndicat algérien des paramédicaux (SAP) afin de « coordonner notre action avec d'autres syndicats de la santé » et dans le cadre aussi de l'élargissement de la charte intersyndicale cosignée avec le Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (SNPSSP). Cela étant, le président du SNPSP a également évoqué, en réponse à la question d'un journaliste, le cas du limogeage de l'ex-directeur de la santé de la wilaya de Tipaza relevé de ses fonctions récemment, attribuant cela au fait que « tous les hommes placés par l'ex-ministre de la Santé, le professeur Aberkane en l'occurrence, ont été remplacés ». Après deux années à la DSP de Tipaza, dont la première par intérim, cet ex-directeur, médecin de formation, et dont le seul tort est d'avoir été nommé à ce poste du temps où le professeur Aberkane était à la tête du département de la santé, n'a pas perçu durant la seconde année cinq mois de salaire. Il a fallu l'intervention de syndicalistes du SNPSP, a-t-il affirmé, pour que cet ex-directeur soit rémunéré, mais en qualité de médecin seulement et non de directeur de la santé !