«Le SNPSP réaffirme le maintien de son mouvement de contestation jusqu'à satisfaction de sa plate-forme de revendications», annonçait, hier, au siège de l'UNPEF, le président du Syndicat national des praticiens de santé publique. Le Dr Lyes Merabet, après avoir félicité les syndicats autonomes de l'éducation pour «la réussite de leur mouvement de grève», dénonce le non-respect des engagements pris, la fuite en avant et la mise devant le fait accompli orchestrés par le ministère de la Santé ainsi que «le silence méprisant et irresponsable des pouvoirs publics». «Il y a un échec total de la politique sociale du ministère de la Santé», tranche le président du SNPSP. Rappelant que le mouvement de contestation date du 24 mars 2009, suspendu après 28 jours de grève, l'orateur précise qu'aucune solution concrète n'a été présentée par les pouvoirs publics. «Ce sont toujours les mêmes revendications. Rien n'est fait pour mettre un terme à cette grève», déplore le Dr Merabet. «Le 15 novembre, on a déposé un préavis de grève. Devant le mutisme des autorités nous avons décidé de reconduire le mouvement pour trois semaines à partir de demain. Au bout de la quatrième semaine, le conseil national se réunira et déterminera la démarche à suivre vers le durcissement et la radicalisation. Ça ne sera plus trois jours par semaine et on révisera la notion de service minimum», prévient-il. Rappelons que le débrayage de trois jours par semaine (lundi, mardi et mercredi), où médecins généralistes, chirurgiens-dentistes et pharmaciens n'ont assuré qu'un service minimum, avait vu un taux de participation (annoncé par le SNPSP) de 87%. Les revendications du syndicat ont trait au statut particulier des praticiens de la santé, au régime indemnitaire, au week-end semi-universel et aux entraves à l'activité syndical. «En organisant notre conseil national fin novembre à Tizi Ouzou, nous avons été surpris par l'annonce du projet de décret portant statut du praticien, sans concertation aucune. Le ministère de la Santé nous a fait traîner avec des engagements non tenus», dénonce l'orateur. Il s'étonne que la ratification d'un projet de décret du 22 juillet 2009 par le ministre de la Santé et le SNPSP, qui reclassait le chirurgien-dentiste et le médecin généraliste à la 15e catégorie au lieu de la 13e sur la grille de salaires ainsi que la gradation à deux paliers, n'aient pas été respectées. «Pourtant, le ministre s'est engagé à le faire aboutir», s'étonne le Dr Merabet. Et de poursuivre : «On nous annonce, le 15 novembre, que le document est finalisé avant que le partenaire social ne soit au courant.» S'agissant des régimes indemnitaires, le président du SNPSP dénonce le refus du ministère d'installer une commission mixte pour travailler sur la question. «Le secteur de l'éducation a eu sa commission mixte, également pour celui de l'enseignement supérieur, pourquoi pas nous ? Sommes-nous immatures ?», s'interroge-t-il. «Nous sommes déçus et surpris. Le ministère nous a informés qu'il est arrivé à un canevas. Qu'on nous le présente, alors», déclare-t-il. Revenant sur le week-end semi-universel, le président du SNPSP informe que les praticiens de la santé publique sont «obligés de travailler le samedi. Cela va à l'encontre du décret sur l'organisation des heures de travail pour la fonction publique. C'est une contrainte sociale et familiale. Il y a pourtant le système de permanence. On demande que ledit décret soit appliqué également pour nous». Pour sortir de cette crise, le SNPSP demande la tenue d'une réunion de conciliation en présence d'une tierce personne morale, en l'occurrence les représentants du ministère du Travail et de la fonction publique. «Nous disons non à l'organisation de réunions de forme avec des responsables sans prérogatives ; le ministère de la Santé est absent du dialogue», tranche-t-il. Dénonçant les entraves à l'activité syndicale, il a déclaré : «Des cadres [du syndicat] sont soumis à l'arbitraire. Les gens ont peur d'assister aux assemblées générales. J'interpelle les pouvoirs publics à lever ces entraves.» Sur un autre registre, le Dr Merabet informe que les syndicats autonomes de la santé (paramédical et spécialistes de la santé publique) discutent pour s'unir et élargir la plate-forme de revendications. «Ce point va aboutir avant la mi-décembre», précise-t-il sans donner plus de détails. «Nous sommes au stade de consultation et de coordination». Par ailleurs, à l'occasion de la tripartite, l'orateur indique qu'un regroupement des syndicats des secteurs de la santé, de l'éducation et de l'enseignement supérieur aura lieu cette semaine «pour dénoncer notre écartement». Pour conclure, le Dr Merabet met la balle dans le camp du ministère pour trouver des solutions définitives aux problèmes liés au secteur de la santé publique. Par ailleurs, l'Union nationale des personnels de la santé publique qui a tenu sa réunion le 24 novembre a décidé de reporter son mouvement de protestation à «une date ultérieure», note un communiqué envoyé à la rédaction. S. A.