Réuni le 10 octobre en vue d'évaluer l'état d'avancement des négociations entamées avec la tutelle, le bureau national du Syndicat des praticiens de la santé publique (SNPSP) a entrepris, encore une fois, de recourir à la grève en décidant de débrayer les 16 et 17 octobre 2004 pour protester contre « le mépris et le manque de sérieux de l'équipe ministérielle » dans la prise en charge des revendications du syndicat. C'est ce qu'a annoncé à Constantine le président du SNPSP, M. Bensebaïni, lors d'une conférence de presse organisée, hier, au sein du bureau de wilaya de son syndicat. Après 22 jours de grève en juin 2004 et deux réunions de conciliation, quatre points sur les 11 contenus dans la plate-forme de revendications du SNPSP ont été retenus et devaient, selon le conférencier, être concrétisés à court terme, à savoir l'augmentation de 80% du salaire de base pour les généralistes exerçant dans la couronne des 13 wilayas enclavées du Sud, l'harmonisation de la prime de documentation, la segmentation dans le corps des praticiens généralistes et la prime d'encadrement. Or, seuls les deux premiers ont fait l'objet de deux avant-projets de décrets transmis à la DGFP, alors que les négociations concernant les deux autres points « ont été menées par les directeurs centraux du ministre (le Pr Redjimi, ndlr) d'une manière méprisante et sont toujours en sommeil depuis le mois de juin 2004 ». La proposition de gradation transmise le 3 octobre par la direction de la réglementation a été jugée, quant à elle, « aberrante » et rejetée en bloc par le SNPSP. A cet effet, M. Bensebaïni insiste pour que les propositions émises par le syndicat soient prises en considération et, partant, n'a pas manqué de dénoncer la « débandade prévalant au niveau du ministère ». Selon ses propos, « tout cela n'est que calcul de la part de la tutelle visant à gagner du temps jusqu'à ce que la loi sanitaire soit soumise à l'ANP en janvier 2005 pour nous mettre devant le fait accompli ». Le président du SNPSP dément d'ailleurs avoir pris connaissance du contenu de cette loi « malgré les promesses du Pr Redjimi de nous la transmettre » et s'inscrit en faux contre ce qu'a déclaré le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière (MSPRH), affirmant que tous les partenaires sociaux en ont été informés (voir El Watan du mercredi 13 octobre 2004). Cela étant, ces deux journées de protestation du SNPSP interviendront juste avant la grève illimitée du Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (SNPSSP) prévue à partir du 18 octobre et après le débrayage de 15 jours de la FNTS, « parce que le citoyen ne doit pas être pénalisé, mais si à l'issue de cette grève de deux jours nous n'avons rien de concret, nous irons alors vers une grève illimitée après le mois de Ramadhan ». M. Bensebaïni a exprimé, par ailleurs, la solidarité du SNPSP avec tous les autres syndicats de la santé avec lesquels « nous gardons le contact et envisageons de créer une intersyndicale ainsi qu'une charte englobant tous les points communs revendiqués ». Une demande d'entrevue avec le chef du gouvernement n'est également pas exclue. En attendant, le président du SNPSP compte saisir le ministre de la Santé par le biais d'une lettre ouverte dans laquelle il porte un regard critique sur le dialogue et les portes ouvertes du MSPRH qui ne sont, selon son signataire, que « pures allégations et ne sont applicables qu'en période de crise », mais se dit, toutefois, « prêt à travailler avec tous les partenaires de la nation et de la défense des intérêts du malade et de la profession ».