Les spécialistes ont souligné que 90% de la population algérienne est porteuse de cette bactérie mais qui n'évolue pas systématiquement vers des maladies. La bactérie est par contre impliquée dans l'apparition du cancer gastrique. Elle est placée en tête des facteurs déclencheurs du cancer de l'estomac, selon les même spécialistes. Parmi les facteurs de risque, les spécialistes ont cité une alimentation déséquilibrée riche en graisse, protéines, sel et glucides et pauvre en légumes et fruits outre le tabagisme, l'alcool et l'hérédité. La prise en charge de cette maladie passe, a-t-on précisé par la combinaison d'antibiotiques qui donne de bons résultats à hauteur de 70 à 80%. A noter que les travaux de la première thèse pour l'obtention du grade de docteur en sciences médicales (DESM), portant sur le traitement thérapeutique pour l'éradication de l'helicobacter pylori, un germe qui vit dans l'estomac et à l'origine de gastrites, d'ulcères et de certains cancers gastriques, ont été présentés en 2008 par le docteur Nadia Matougui du service de médecine interne de l'hôpital de Kouba. Cette première étude, contrôlée et randomisée, jugée de haute qualité pédagogique et thérapeutique, a été lancée en 2002 sur un échantillon de 772 malades (les femmes sont prédominantes dans cet échantillon) dans le cadre du laboratoire de recherche. L'auteur de ces travaux de longue haleine et l'équipe de l'hôpital de Kouba peuvent s'en féliciter puisqu'un schéma thérapeutique est aujourd'hui établi pour traiter les malades algériens. Le docteur Matougui a précisé que l'objectif de cette thèse est d'évaluer l'efficacité de cinq régimes thérapeutiques de première ligne dans l'éradication de l'Helicobacter pylori. Cette étude prospective randomisée a démontré que les malades présentaient une gastrite dans tous les cas. «Nous sommes partis sur les schémas thérapeutiques les plus réputés dans le monde et nous avons conclu que le schéma le mieux adapté aux malades concernés dans l'étude est la trithérapie (oméparazole, amoxiciline et métronidazole) à dose élevée», a-t-elle indiqué. La résistance très élevée des souches algériennes du germe aux antibiotiques, élément-clé de l'efficacité du traitement anti-helicobacter pylori, a été démontrée par le Dr Matougui, en particulier vis-à-vis de la Clarithromycine qui a atteint des niveaux interdisant sa prescription dans ce cas. Le Dr Matougui a signalé que les principaux facteurs d'échec du traitement sont la mauvaise observance et la résistance aux antibiotiques. Pour le directeur de thèse, le professeur Touchène, un travail qui «constitue aujourd'hui une base scientifique pour traiter les malades algériens». Pour le e directeur du Laboratoire algérien de recherche sur helicobacter, le Pr Boudjela, de nombreux projets d'étude sont en cours. Quatre thèmes sont actuellement retenus, dont «l'helicobacter pylori et le cancer», «HP et carence en fer» et autres. Le Laboratoire de recherche a atteint, depuis sa création en 2002, tous ses objectifs et «nous sommes aujourd'hui fier de ce travail que nous avons entamé avec le Pr Touchène», nous a confié le Pr Boudjela.