Comment booster la filière oléicole et améliorer la qualité de l'huile d'olive afin de faire face à la concurrence et encourager les oléiculteurs à exporter leur produit ? Tel a été l'objectif et l'interrogation du premier salon national de l'olive et de l'huile d'olive, organisé durant la semaine écoulée dans la commune de Béni Amrane par la Chambre de l'agriculture de la wilaya de Boumerdès. Cette manifestation a vu la participation de 95 exposants dont des oléiculteurs, des coopératives spécialisées et des propriétaires d'huileries issus de différentes wilayas du pays. Cela en sus de nombreux opérateurs économiques et d'experts dans le domaine du développement agricole. D'aucuns s'accordent à dire que cet évènement qui a sorti la localité de Béni Amrane de sa torpeur, a été une réussite, et ce, malgré l'isolement du centre ayant abrité le salon et la dégradation des routes qui y mènent. La localité hôte compte 20 000 oliviers disséminés sur 18 000 hectares. Les services concernés tablent sur la plantation de 500 ha d'oliviers durant l'année en cours dans la wilaya afin d'augmenter la production de l'huile d'olive, dont la quantité réalisée en 2012 a atteint 3270 hectolitres. Le but des organisateurs du salon est surtout de sensibiliser les oléiculteurs sur la nécessité d'améliorer la quantité et la qualité de leur production. Néanmoins, cela ne pourrait être obtenu, selon M. Moussouni Akli, un spécialiste en oléiculture, sans la modernisation des huileries, des techniques de production et la création de circuits commerciaux efficients. Notre interlocuteur a rappelé à cette occasion l'impact de la pollution de l'environnement sur l'olive en appelant les agriculteurs à éviter de jeter les résidus de la transformation des olives en pleine nature afin d'éviter la pollution de la nappe phréatique. Les oléiculteurs estiment, eux, que la filiale oléicole a été délaissée par l'Etat. C'est le cas de cet agronome en retraite, Kamazi Saïd, qui se plaint de la cherté des engrais et les contraintes bureaucratiques qui le dissuadent de postuler pour une aide dans le cadre des dispositifs mis en place par l'Etat. A son avis, l'importance d'une activité se mesure par le taux des bénéfices qu'elle génère au profit de ceux qui la pratiquent. Or, l'oléiculture ne constitue guère, d'après M. Kamazi, une source de revenus pour les familles habitant en zones rurales. «J'ai une centaine d'oliviers, mais la quantité de l'huile produite annuellement suffit à peine à répondre aux besoins de la famille», a-t-il indiqué, déplorant aussi les ravages causés l'été dernier par les feux de forêt aux vergers de la région. Notre interlocuteur soulève en outre l'absence de voies d'accès vers les champs et demande l'allégement des conditions d'octroi de terrains de l'Etat situés en haute montagne à ceux qui désirent y implanter des oliviers ou des arbres fruitiers. Un autre agriculteur qui a pris part à ce salon, a relevé l'absence d'huileries à Arbatache, sa localité de résidence. Ce problème le contraint de se déplacer jusqu'à Bouira pour triturer ses olives. M. Rezig, originaire de Baghlia, dénonce, quant à lui, les retards mis par la Direction de wilaya des services agricoles (DSA) pour l'octroi d'un agrément lui permettant de lancer une coopérative agricole et d'autres projets d'investissement dans ce domaine. Dans son intervention, au 3e jour de la manifestation, le président de la chambre nationale de l'agriculture a affirmé que «le programme quinquennal en cours prévoit la plantation de 400 millions d'oliviers à travers le pays». L'objectif premier de cette opération est d'arriver à satisfaire la demande locale et la nécessité de sortir le pays de la dépendance alimentaire. Notons enfin que le premier prix de la meilleure qualité de l'huile d'olive est revenu à Amazit Hachemi, propriétaire de l'huilerie Ouiza d'Azazga. Cet oléiculteur qui dispose de plus de 1000 oliviers, avait déjà obtenu la 2e place dans ce domaine lors du salon international de l'huile d'olive, tenu en janvier dernier à la Safex d'Alger.