Ils sont dépourvus de leurs droits les plus élémentaires. Les compagnies étrangères exploitent la main-d'œuvre qualifiée au salaire moins-disant sont favorisées par les agences d'intérim, au même titre que les entreprises algériennes de droit privé, au détriment du personnel contractuel considéré et traité comme des esclaves en l'absence d'une motivation financière raisonnable. Le hic est que toutes les instances du pays sont conscientes de ce phénomène qui prend des proportions alarmantes, caractérisées par l'instabilité de l'emploi, un éloignement familial pesant et infructueux, pour percevoir en contrepartie un salaire de 20 000 DA, bien loin de ceux versés à l'entreprise privée qui les sous-traite, soit en moyenne de 20% du coût forfaitaire de la prestation versée mensuellement pour le compte de leur organisme employeur. D'autres travailleurs du secteur public perçoivent le 1/10e du montant de la prestation facturée par les compagnies étrangères. Ces travailleurs de «seconde zone» sont enclins à adhérer à différentes actions de revendications pour arracher leurs droits. Certains employés sous-traitants qui travaillent pour le compte de Sonatrach, Total et Repsol témoignent d'une situation intenable conditionnée par des contrats de travail à durée indéterminée, ne pouvant pas réclamer une tenue de travail sécurisée ni l'assurance sociale, le versement des salaires à temps et encore moins d'éventuelles augmentations de salaire. Ces «sous-traités» sont exposés de surcroît au risque de se retrouver devant une rupture ou une résiliation du contrat de travail, alors que l'employeur renouvelle ses effectifs parmi d'autres chômeurs qui subiront le même sort. «Quel avenir peut-on espérer quand on est dans l'incertitude ?», regrette l'un d'eux. La révision des lois régissant ce segment du marché de l'emploi est plus qu'urgente.