Cette situation, qui n'a que trop duré, devrait interpeller les responsables de la santé. Mais, que faire quand les deux spécialistes qu'on a sous la main ont terminé leur service civil et que l'on n'a aucun argument pour les garder ? Le manque de pédiatres est récurrent dans la wilaya de Ouargla, à l'instar des autres villes du Sud où les enfants sont pris en charge par des médecins généralistes, qui, trop sollicités, sont débordés par l'afflux de petits malades souffrant de maladies printanières, telles que les allergies respiratoires ou cutanées et les coups de froid dûs à l'allègement des vêtements en cette période mitigée de vents de sable mélangés à une chaleur estivale le jour contre une fraîcheur nocturne. Zéro pédiatre à l'hôpital public et des consultations bondées chez les trois cabinets privés, mais très peu de monde s'en inquiète. Une fois le service civil accompli, Ouargla redevient attractive pour ceux qui préfèrent se retirer et s'installer dans leur cabinet privé. Malgré l'augmentation du nombre d'étudiants en médecine, les nouveaux diplômés refusent toujours de venir au sud du pays, une région sous-équipée et où le secteur de la santé souffre d'un grave problème de ressources humaines compétentes. Des hôpitaux sans pédiatres, sans gynécologues, sans cardiologues, sans néphrologues, etc. et d'énormes besoins en santé publique insatisfaits. Les plus avertis estiment qu'il faudrait former plus de spécialistes pour espérer combler le vide à l'avenir, d'autres attendant avec impatience la future faculté de médecine annoncée par le Premier ministre au lendemain de la marche de Ouargla. Béchar et Laghouat préparent d'ores et déjà l'ouverture de la spécialité pour la prochaine rentrée, tandis que Ouargla souffre en plus de l'absence de spécialistes, de l'omerta et d'une résistance au changement, puisqu'on estime ici que la wilaya n'est pas encore prête. Entre- temps, les urgences ne désemplissent pas et le directeur de l'hôpital annonce déjà un manque en radiologie…