La ville des Issers est devenue l'une des plus polluées de Boumerdès. Cette commune au riche patrimoine historique traverse en effet une période de déchéance sans commune mesure. La saleté y est devenue un véritable fléau. Ce qui illustre la gestion défaillante des responsables locaux. Tous les quartiers et les cités de la ville sont touchés par le phénomène de l'insalubrité. Les ordures et les déchets ménagers s'amoncellent dans tous les coins, devant les blocs d'habitation, au bord des ruelles. L'exemple le plus édifiant est donné par l'état dans lequel se trouve le marché de la ville. Ici, les détritus sont partout, au point où les gens évitent de s'y rendre, préférant faire leurs emplettes ailleurs. Les commerçants ne font preuve d'aucun respect des lois en vigueur et étalent leur marchandise à même la chaussée et parfois au milieu des déchets. Personne ne se soucie de ces conditions lamentables dans lesquelles s'écoulent les produits de consommation dans cette commune. Les jours de marché hebdomadaire, des meutes de chiens envahissent, dès les premières heures de la matinée, l'endroit où se vendent les viandes rouges et blanches. Là, les normes d'hygiène et de commercialisation sont foulées au pied. Les bouchers étalent leur marchandise à l'air libre et en toute liberté sans qu'aucun service daigne mettre un terme à cette pratique qui expose la vie des consommateurs et des habitants au danger. À quelques mètres de là, un hangar contenant une vingtaine d'étals, (l'ex-marché de fruits et légumes), réalisé pendant l'ère coloniale attire les regards. Déserté par les commerçants, ce lieu de négoce a été « reconverti » en un dépotoir où s'entassent des objets usagés. Un véritable réceptacle créé par les insoucieux de la propreté de leur environnement dans l'indifférence totale des autorités. Les commerçants qui y exercent ont fini par déserter les lieux avant leur clientèle qui était pourtant nombreuse à s'y rendre. Aujourd'hui, les vendeurs ont accaparé un autre espace qui sert de marché à bestiaux, où ils gagnent « leur pain » dans des conditions qui laissent à désirer. Le spectacle est navrant. Les fruits, les vêtements, les légumes et d'autres produits de consommation disputent la place aux excréments des bêtes. A ce problème vient se greffer celui des baraques de fortune qui y ont été érigées illicitement çà et là par les adeptes de l'informel. Il y a plus d'une année de cela, le P/APC de cette localité nous avait déclaré qu'il allait bientôt y remettre de l'ordre et transférer le marché à bestiaux en dehors de la ville, mais la situation a empiré depuis et est devenue ingérable aujourd'hui. Les problèmes illustrant la malvie des habitants de cette localité ne se limitent néanmoins pas à cela, et ils sont légion au niveau de tous les quartiers. L'aménagement urbain des cités résidentielles semble en effet, devenu un rêve pour les habitants. Les revendications de ces derniers sont toujours les mêmes, que ce soit à la cité Chabani, ou celles des 60 Logts et les Coopératives. La seule cité qui a bénéficié d'un projet d'aménagement est celle des 104 Logts, mais les travaux ne sont toujours pas achevés. La boue, les eaux de pluies qui stagnent devant les blocs d'habitations et les ordures font partie de la vie quotidienne de la vie des habitants. Des problèmes qui sont aggravés par l'absence d'espaces verts et d'aires de jeux.