La saisie illégale du livre Poutakhine de l'auteur algérien Mehdi El Djezaïri par la flicaille du régime confirme encore une fois la ferme volonté des autorités de continuer à museler les libertés d'expression et de création artistique et littéraire en Algérie. Toute la propagande officielle visant à faire accroire à l'existence d'une politique d'encouragement à l'édition de livres n'est en vérité qu'une manière sournoise de masquer la censure frappant d'une main de fer les écrivains proscrits, contraints de ce fait à s'exiler ou d'attendre de meilleurs jours pour voir enfin leurs œuvres éditées et publiées dans leur pays. L'interdiction illégale et honteuse de Poutakhine, suivie de la persécution de son auteur et de sa famille est un acte grave, dangereux et que nous condamnons avec grande fermeté. En s'attaquant à ce livre, les censeurs moyenâgeux veulent voiler les yeux des Algériens devant une réalité décrivant « une Algérie bradée et corrompue », selon la formule même de Mehdi El Djezaïri que nous saluons au passage pour sa probité et son courage intellectuels.Tout en s'indignant des pratiques mafieuses du pouvoir, le café littéraire de Bejaïa se solidarise avec l'écrivain persécuté et continuera à lui manifester son soutien jusqu'à ce que son livre regagne les étals des librairies et retrouve librement ses lecteurs. Le café littéraire de Béjaïa