Sidi Bel-Abbès De notre envoyé spécial Le septième Festival culturel du théâtre professionnel de Sidi Bel-Abbès a débuté hier matin sous le soleil d'avril, à la place Emir Abdelkader. N'est-ce pas là une belle idée ? L'équipe d'Ahcène Assous, commissaire du festival et directeur du Théâtre régional de Sidi Bel-Abbès, a choisi donc de lancer la manifestation en plein air. Les comédiens de la compagnie Masrah Tedj de Borj Bou Arréridj ont réussi en une heure à regrouper les passants, des jeunes et des moins jeunes, pour assister à un spectacle inspiré des histoires drôles de Djeha, l'immortel personnage populaire. Rabie Guechi, Halim Zedam, Nacer Benkerfa, Nouari Radjie et Ali Bedjou ont réussi à capter l'attention du public, malgré les bruits de la ville et les ennuis de tous les jours. Avec un jeu léger, mouvant et, bien entendu, comique, les présents ont adhéré au spectacle, certains ont même pris part à l'action des comédiens, comme ce vieux avec sa kachabia. Djeha ne laisse pas indifférent ! A l'image de cette histoire légendaire de Djeha, son fils et l'âne. «Djeha est une expérience différente. Il y a de la spontanéité, de l'improvisation, de la comédie avec un ou deux petits messages ! Le spectacle n'est jamais le même. Il évolue, selon le public présent. Le spectacle, qui est interactif, peut être long ou court. Tout dépend des situations. En Roumanie, nous avons joué en anglais. Le public a adoré, même s'il nous était difficile d'improviser. On s'était limités à notre texte», a expliqué, Rabie Guechi, metteur scène, grand adepte du théâtre de rue et de la Comedia dell'arte. «Malgré toutes mes autres expériences, j'adore le théâtre populaire. Il faut dire que Djeha est la première expérience en Algérie de théâtre de rue. Kateb Yacine avait joué dans des usines et dans d'autres endroits, mais jamais dans la rue. Si on ne revient pas au théâtre populaire, on restera toujours dans la boîte noire. Pour que le public revienne en salle, on doit investir dans le théâtre populaire. Même le public est demandeur pour ce genre d'expressions», a appuyé Rabie Guechi. Selon Halim Zedam, président de la compagnie, le spectacle a été présenté plus de 700 fois en Algérie et à l'étranger. «Nous l'avons joué en français, en anglais et en arabe. Nous l'avons présenté en en Tunisie, en Turquie, en Roumanie et en France. En Algérie, il a été présenté dans presque toutes les wilayas. Les gens sont à chaque fois réceptifs. Il y a toujours de l'interaction, du jeu avec le public. On s'est habitués à jouer dehors», a soutenu Halim Zedam. Dans la soirée d'hier, après la cérémonie officielle d'ouverture, le Théâtre régional de Sidi Bel Abbes a présenté sa nouvelle production, La chambre d'amis. Jouée complètement dans le noir, cette pièce est mise en scène par Sadek El Kebir à partir d'un texte co-écrit avec son épouse Sabine. Des comédiens non-voyants ont interprété les différents rôles.