Al Jazeera est, dit-on, concurrente du géant nord-américain CNN, les téléspectateurs arabes et arabophones étant peu réceptifs à la langue anglaise, et maintenus dans l'analphabétisme par leurs régimes respectifs. D'autres sources indiquent que CNN est actionnaire d'Al Jazeera. Ce n'était donc pas «la petite chaîne qui monte», comme le proclamait le slogan de M6. Quelques mois après sa naissance, Al Jazeera revendiquait déjà 30 millions de téléspectateurs. Mais dès 2001, et grâce à la retransmission exclusive des vidéos, que lui faisait parvenir Ben Laden et les sous-chefs d'Al-Qaîda, son taux d'audience augmenta jusqu'à 50 millions de téléspectateurs. L'audimat ne cessera d'augmenter jusqu'à atteindre 100 millions de téléspectateurs. Et pour prouver son allégeance totale à l'establishment américain, elle se prit à donner la parole aux leaders israéliens, sans contradicteur en face. L'émir du Qatar, Hamad Ben Khalifa al Thani, est, bien entendu, le propriétaire d'Al Jazeera, même s'il dit que CNN est actionnaire de cette chaîne, ce que nous ne pouvons prouver tant la gestion d'Al Jazeera est pour le moins opaque. Qui est l'émir Hamad Ben Khalifa al Thani ? Il est tout ce que la morale réprouve, mais que le «larbinisme» gouvernemental occidental approuve. L'émir Hamad ben Khalifa al Thani, diplômé de l'Académie royale militaire de Sandhurst, prend le pouvoir à la suite d'un coup d'Etat contre son propre père, Khalifa ben Hamad al Thani. Depuis son coup d'Etat réussi, le désormais émir du Qatar ne cessera de donner des gages à l'Occident. Cet irremplaçable allié de l'Occident pervers est le mari — excusez du peu—de trois épouses qui lui ont donné vingt-quatre enfants, dont onze garçons et treize filles. C'est la princesse Mozah qui l'accompagne le plus souvent dans les actes officiels, faisant ainsi figure de princesse consort. Avec sa première épouse, Mariam bint Mohammed al Thani, il a 2 fils et 6 filles : • Mishaâl ben Hamad al Thani • Fahd ben Hamad al Thani • Aïcha bint Hamad al Thani • Hussah bint Hamad al Thani • Sara bint Hamad al Thani • Rawdah bint Hamad al Thani • Fatima bint Hamad al Thani • Mashael bint Hamad al Thani Avec sa deuxième épouse, Mozah bint Nasser al-Missned, il a 5 fils et 2 filles: • Jassim ben Hamad al Thani • Tamim ben Hamad al Thani (prince héritier) • Joaan ben Hamad al Thani • Khalifa ben Hamad al Thani • Mohamed ben Hamad al Thani • Al-Mayassa bint Hamad al Thani • Hind bint Hamad al Thani Avec sa troisième épouse Nora ben Khalid al Thani, il a 4 fils et 5 filles: • Khalid ben Hamad al Thani • Abdallah ben Hamad al Thani • Thani ben Hamad al Thani • Al-Qaqa ben Hamad al Thani • Lulwaa bint Hamad al Thani • Maha bint Hamad al Thani •Dana Hamad al Thani •Al Anood bint Hamad al Thani Soulignons que le Qatar abrite la plus grande base militaire US dans le monde, en dehors des Etats-Unis. Qui est Al Jazeera ? Lancée en novembre 1996, par l'émir du Qatar, Hamad ben Khalifa al Thani, mais sous la direction des Franco-Israéliens — et surtout sionistes — David et Jean Frydman, qui n'avaient aucune expérience des médias, mais qui avaient la «vertu» d'avoir la double nationalité française et israélienne, la chaîne qatarie Al Jazeera offrait, à ses débuts, un semblant de neutralité, accordant la parole aux démocrates arabes, mais tout en courtisant leurs régimes oppresseurs. Plus tard, les frères Frydman seront les principaux intermédiaires entre les régimes qatari et israélien, jusqu'à l'aboutissement de relations diplomatiques entre les deux pays. Excellente tactique pour séduire un public irrité par la langue de bois des chaînes nationales arabes, toutes contrôlées par l'Etat. Mais la soudaine et fulgurante ascension de la chaîne ne survint qu'à la suite de sa diffusion exclusive des messages vidéo de Ben Laden. Dès lors, elle devint la coqueluche des téléspectateurs arabes qui, nous l'avons écrit plus haut, à cause de l'analphabétisme régnant, n'avaient pas accès à des sources d'information différentes, voire contradictoires. Al Jazeera doit son premier succès mondial à la diffusion des cassettes vidéo de Ben Laden. Quelques mois plus tard, les USA lui demandèrent de mettre l'affaire en sourdine, Ben Laden ayant accompli la mission qui lui fut confiée par ses parrains US. Ce qu'Al Jazeera fit. Et comme l'appétit vient en mangeant, surtout lorsque cet appétit, ou cette voracité, est entretenu par des pétrodollars, le groupe Al Jazeera lance cinq sites Web : trois sites pour la chaîne Al Jazeera (en arabe, en anglais et en bosnien), un pour Al Jazeera Sport, un pour Al Jazeera Documentary Channel et enfin un pour Al Jazeera Training Center. Le site d'Al Jazeera Children, le plus dangereux de tous parce qu'il s'adresse à des enfants, clôt, pour le moment, cette hégémonie médiatique, mais non moins islamiste. Et tout récemment, l'empire Jazeera a mis un pied aux Etats-Unis. La chaîne du Qatar vient d'acheter (pour 500 millions de dollars) dit-on, Current TV, une chaîne fondée, en 2005, par l'ancien vice-président américain, Al Gore. La boucle est bouclée ? Non, puisque le holding Al Jazeera a décidé, en mai 2012, de se doter d'une chaîne francophone qui cible, selon son propre aveu, les banlieues françaises où sont implantés les musulmans ou des citoyens d'origine musulmane. Par ailleurs, Al Jazeera, que dirige actuellement un Algérien depuis le limogeage de Wadah Khanfar, a implanté une chaîne à Sarajevo, pays de turbulences, s'il en est. Mais les troubles semblent être un élément déterminant d'Al Jazeera, puisqu'elle vient de s'installer en Bosnie où l'islamisme, après des années de terrorisme, demeure en sommeil. Al Jazeera est là pour le réveiller. A la fin de l'année 2002, deux mois après l'agression américaine contre l'Irak, le gouvernement US, à travers Colin Powell, alors chef d'état-major de l'US Army, demanda à l'émir du Qatar d'«éviter» de couvrir la situation en Irak. Cela fut fait. La chaîne demeura étrangement muette sur l'une des guerres majeures du début du XXIe siècle. Puis vint le moment où il fallait se débarrasser du PDG de la chaîne, Wahd Khanfar, WikiLeaks ayant révélé que celui-ci était un agent en service commandé de la CIA. L'émir du Qatar le remplaça, au poste de directeur général de la chaîne, par un cadre de l'industrie gazière qatarie, le cheikh Hamad ben Jassem al Tahani, membre de la famille royale, et bien que n'ayant aucune expérience dans l'audiovisuel, n'en était pas moins conseillé par des experts ès islamisme et, surtout, conseillé par les frères Frydman. Alors, la chaîne a ouvertement pris position en faveur du camp impérialiste, d'autant qu'elle était pratiquement la seule source d'information pour les masses arabes qui étaient — et demeurent — maintenues analphabètes par leurs régimes respectifs, qui n'ont aucun avantage à avoir affaire à un peuple cultivé donc capable de rébellion. Dès lors, la machine Al Jazeera fonctionna comme une fusée à deux étages. Le premier consistant à fidéliser le public arabe, le deuxième celui de mettre sur orbite ce même public, en conformité avec les desiderata de l'impérialisme US, d'une part, à recruter ce public dans les rangs islamistes, d'autre part, ces deux objectifs étant convergents. En gros, l'islamisme. Tout le monde — ou presque — sait que l'islamisme a un objectif suprême, celui d'instaurer dans les pays musulmans l'ordre islamiste… qui n'a rien à voir avec l'islam et que cette idéologie vise à établir un capitalisme de bazar, c'est-à-dire un capitalisme sans syndicat, ni sécurité sociale ni contrôle des prix…, sous prétexte que le Prophète Mohamed (QSSSL)aurait énoncé que «Le commerce est une activité honorable.» Cette version satisfait pleinement l'ultralibéralisme US. La première tentative du Qatar fut l'Algérie, où le terrain semblait propice, vu l'expérience islamiste de ce pays, suivie de la situation vécue de 1989 à 1999, que les Algériens appellent «La décennie rouge» avec près de 200 000 morts, victimes du Groupe islamique armé (GIA) et autre Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC). Selon l'Institut tunisien des relations internationales (ITRI), l'ancien ambassadeur tunisien à l'Unesco, Mezri Haddad, a déclaré publiquement qu'«Al Jazeera prépare consciencieusement un plan de déstabilisation de l'Algérie». Pour ses dires, il fut attaqué en justice par Al Jazeera. Le statut diplomatique de Mezri Haddad bloqua la procédure judiciaire. Al Jazeera tourna donc des scènes d'émeutes algériennes… au Maroc, à l'aide de lumpens (des baltaguis) payés par le Qatar mais néanmoins encouragés par les plus hautes autorités marocaines, le Palais royal marocain ne dédaignant pas de jouer un mauvais tour de plus à son ennemi de toujours : l'Algérie. Al Jazeera diffusa en boucle ces «émeutes» en annonçant que de plus importantes émeutes auraient lieu le 17 septembre de l'année 2011. Certains sites reprirent cette information sans en vérifier la véracité. Mais là, la manœuvre du Qatar échoua. La raison essentielle est que les Algériens ne marchèrent pas, conscients que leurs cadets avaient été manipulés durant les fameuses «émeutes populaires» d'octobre 1988, qui firent plus de 4000 morts, et récupérés par les islamistes. Indécence médiatique. Mais ce qui distingua le Qatar, ce fut d'abord son implication en Libye, lorsque le prêcheur-vedette de la chaîne Doha, Al Qardaoui, appela à travers Al Jazeera à l'assassinat de Kadhafi. Comme il a appelé, récemment à «l'exécution de… Bachar al Assad». Il faut dire, aussi, que l'OCI (Organisation des pays islamiques), elle-même sous la coupe des monarchies arabes, donc des intérêts US, n'a été d'aucun secours au peuple musulman libyen martyrisé. Bien au contraire. Après avoir «monté» de soi-disant émeutes en Libye, au Maroc à l'aide de figurants marocains relativement bien payés, le Qatar parachuta, deux mois avant «l'insurrection libyenne», 5000 membres de ses Forces spéciales en Libye, plus précisément dans une région islamiste, en Cyrénaïque, chargés d'instruire militairement et d'encadrer des militants islamistes très nombreux dans cette région — et des tonnes d'armes lourdes et légères, ce qui fit dire à un général algérien, lors d'un colloque tenu au siège du Centre de recherches stratégiques et sécuritaires (Crss) d'Algérie, à Ben Aknoun, au mois de mars 2011 : «Qu'on m'explique comment des manifestants se sont retrouvés, dès le début de l'insurrection, avec des chars ?» Il va sans dire que ce général était au fait des déversements par le Qatar, par voie aérienne et de l'OTAN, par voie maritime, d'une impressionnante quantité d'armes au profit des «rebelles» libyens. Au même moment, Al Jazeera diffusait, en boucle des scènes d'émeutes en Libye, avant même que celles-ci n'eurent lieu, dûment organisées par les Forces spéciales du Qatar, grâce à ses images tournées au Maroc. La nouvelle, mais pas la dernière, cible du Qatar est la Syrie, déjà à genoux face à Israël, mais qu'on veut en plus la coucher. Le même scénario d'images d'«émeutes» syriennes sont tournées au Maroc — pays qui n'a rien à refuser à cet émirat nain au sabre de géant — diffusées à l'attention des masses crédules arabes. L'indécence frisa le comble (sans l'atteindre, comme nous le promet cette chaîne) lors des funérailles de Chokri Belaïd. A l'occasion de ces funérailles du martyr tunisien, voilà ce que dit ITRI (cité plus haut) : «La chaîne satellitaire qatarie a fait, à l'occasion des funérailles de Chokri Belaïd, de l'excellence. Excellence en matière de manipulation médiatique, toujours fidèle aux agendas politiques internationaux. La prouesse de ce vendredi restera certainement dans les annales comme un cas d'école : Al Jazeera a procédé à la diffusion de deux manifestations, différentes dans le temps. La chaîne a, par un grossier montage vidéo, montré deux manifestations à Tunis : celle faite à l'occasion des funérailles de Chokri Belaïd, en y superposant des images scandant une manifestation pro-Ennahda filmées plus d'une année auparavant. On chercherait ici en vain l'éthique et la déontologie de presse.» Al Jazeera, devrait pour les droits de l'homme internationaux qui s'égosillent à dire à chaque fois que Washington les actionne, être mise sur les listes d'organisations internationales et régionales en tant que groupe terroriste… Mais Washington n'a pas donné et ne donnera jamais l'ordre. On n'agit pas contre ses intérêts.