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Wadah Khanfar, Al-Jazeera et le triomphe de la propagande télévisuelle (I)
Publié dans La Nouvelle République le 27 - 09 - 2011

Al-Jazeera, la chaîne d'information qatarie qui s'est imposée en 15 ans dans le monde arabe comme une source originale d'information, s'est soudainement engagée dans une vaste opération d'intoxication visant à renverser les régimes libyen et syrien par tous les moyens. Ce revirement, démontre Thierry Meyssan, n'est pas le fruit de la conjoncture, mais a été préparé de longue date par des personnalités qui ont su cacher leurs intérêts personnels au grand public. Révélations…
Al-Jazeera a annoncé la démission de son directeur général, Wadah Khanfar, et son remplacement par un membre de la famille royale, cheikh Hamad Ben Jassem Al-Thani, le 20 septembre 2011. Cheikh Hamad est un cadre de Qatargas. Il a travaillé pendant un an à Paris-La Défense au siège de Total. Il présidait par le passé le conseil d'administration d'Al-Jazeera. Cette nouvelle est présentée dans la presse atlantiste de trois manières différentes : soit comme une démission forcée et une reprise en main de la chaîne par l'Etat, soit comme une vengeance de l'Autorité palestinienne après la diffusion des Palestinian Papers, soit enfin comme une conséquence des fuites de Wikileaks exposant certaines des connexions de M. Khanfar avec les Etats-Unis. Si toutes ces interprétations peuvent contenir une part de vérité, elles masquent la raison principale : le rôle du Qatar dans la guerre contre la Libye. Un retour en arrière est nécessaire. L'origine d'Al-Jazeera : une volonté de dialogue Al-Jazeera a été conçu par deux personnalités franco-israéliennes, les frères David et Jean Frydman, après l'assassinat de Yitzhak Rabin, dont ils étaient proches. Selon David Frydman, l'objectif était de créer un média où des Israéliens et des Arabes pourraient débattre librement, échanger des arguments et apprendre à se connaître, alors que cela était interdit par la situation de guerre et bloquait toute perspective de paix. Pour créer la chaîne, les frères Frydman bénéficièrent d'un concours de circonstances : la compagnie saoudienne Orbit avait conclu un accord avec la BBC pour créer un journal télévisé en arabe. Mais les exigences politiques de la monarchie absolue saoudienne se révélèrent vite incompatibles avec la liberté de travail des journalistes britanniques. L'accord fut résilié et la majorité des journalistes arabisants de la BBC se retrouvèrent au chômage. Ils furent donc récupérés pour fonder Al-Jazeera. Les frères Frydman tenaient à ce que leur télévision soit perçue comme une chaîne arabe. Ils parvinrent à convaincre le nouvel émir de Qatar, Hamad bin Khalifa al-Thani, qui, avec l'aide de Londres et de Washington, venait de renverser son père – accusé de sentiments pro-iraniens. Cheikh Hamad bin-Khalifa comprit rapidement les avantages qu'il pouvait tirer à se trouver au centre des discussions israélo-arabes, qui duraient depuis un demi-siècle déjà et s'annonçaient encore longues. Au passage, il autorisa l'ouverture à Doha d'un bureau du ministère israélien du Commerce, à défaut de pouvoir ouvrir une ambassade. Surtout, il vit l'intérêt pour le Qatar de concurrencer les riches médias saoudiens panarabes et de disposer d'un média qui critique tout le monde, sauf lui. Le montage financier initial prévoyait à la fois une mise de fonds des frères Frydman et un prêt de l'émir de 150 millions de dollars sur 5 ans. C'est le boycott des annonceurs organisé par l'Arabie Saoudite et l'absence de revenus significatifs de la publicité qui a conduit à modifier le schéma initial. En définitive, l'émir est devenu le bailleur de fonds de la chaîne et donc son commanditaire. Des journalistes exemplaires Durant des années, l'audience d'Al-Jazeera a été tirée par son pluralisme interne. La chaîne s'enorgueillissait de laisser dire une chose et son contraire. Sa prétention n'était pas de dire la vérité, mais de la faire surgir du débat. Son émission phare, le talk show de l'iconoclaste Faisal al-Qassem, intitulé «L'Opinion contraire» se régalait à bousculer les préjugés. Chacun pouvait trouver des motifs de se réjouir de certains programmes et d'en déplorer d'autres. Peu importe, ce bouillonnement interne a eu raison du monolithisme de ses concurrents et a bouleversé le paysage audio-visuel arabe. Le rôle héroïque des reporters d'Al-Jazeera en Afghanistan et durant la troisième guerre du Golfe, en 2003, et leur travail exemplaire contrastant avec la propagande des chaînes satellitaires pro-US, transforma l'image de la chaîne d'une station polémique en média de référence. Ses journalistes payèrent au prix fort leur courage : George W. Bush hésita à bombarder les studio de Doha, mais fit assassiner Tareq Ayyoub, arrêter Tayseer Alouni et incarcérer Sami el-Hajj à Guantanamo. La réorganisation de 2005 Cependant les meilleures choses ont une fin. En 2004-05, après le décès de David Frydman, l'émir décida de réorganiser complètement Al-Jazeera et de créer de nouveaux canaux, dont Al-Jazeera English, alors que le marché mondial se transformait et que tous les grands Etats se dotaient de chaînes d'information satellitaires. Il s'agissait clairement d'abandonner l'effervescence et les provocations du début, de capitaliser une audience atteignant désormais les 50 millions de téléspectateurs, pour se positionner comme un acteur du monde globalisé. Cheikh Hamad bin-Khalifa fit appel à un cabinet international qui lui avait dispensé une formation personnelle en communication et à un ancien journaliste de Voice of America qui travaillait depuis plusieurs années déjà pour la chaîne qatarie et appartenait à la même confrérie musulmane que lui : Wadah Khanfar. Suivra

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