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Normal : au commencement était Bandoeng
Publié dans El Watan le 11 - 04 - 2013

Peut-on dire que la diplomatie moderne algérienne soit née à Bandoeng, en Indonésie, en avril
1955 à la faveur de la Conférence afro-asiatique ? Conférence, la première du genre, qui avait, nous rappellent les historiens, réuni 29 pays dont l'Algérie, représentée par les délégués dépêchés par le Front de libération nationale (FLN), Hocine Aït Ahmed, Chadli
el Mekki, et M'Hamed Yazid.
A l'initiative du groupe dit de Colombo (Inde, Indonésie, Pakistan, Birmanie et Ceylan), la réunion a rassemblé autour d'Ahmed Soekarno, le Président indonésien, le gotha du Tiers-Monde émergent.
Il y avait là le Premier ministre indien, Jawaharlal Nehru, le Raïs égyptien, Gamal Abdenasser, le Premier ministre et ministre des Affaires étrangères chinois, Chou En lai. Ce compagnon de la longue marche de Mao Zedong, avait échappé de justesse à un attentat perpétré par un agent de ce qu'on appelait la Chine nationaliste ou Formose, aujourd'hui Taïwan, alors dirigée par Tchang Kai Check. Le chef de la délégation chinoise avait choisi à la dernière minute de ne pas monter dans l'avion où initialement il était prévu qu'il prenne place. On déplorera la mort de 16 de ses compatriotes.
A la réunion, on relevait également la présence du président ghanéen, Kwame N'Krumah, et j'en passe et des plus illustres parmi les militants d'Afrique et d'Asie, qui ont consacré leur vie à la liberté de leur peuple. Ils seront, à l'exception de quelques rares, renversés par de violents coups d'Etat en série.
En revanche, on notera l'absence du Yougoslave, Josip Broz Tito, lequel, pourtant sera à l'origine de la conférence de Brioni un an plus tard, en 1956, laquelle sera retenue comme le point de départ du mouvement des Non-alignés, qui va naître en 1961 à Belgrade. La réunion qui s'était déroulée au Caire en décembre 1957 s'était terminée en queue de poisson et n'avait pas enfanté de ce mouvement des Etats qui, en pleine guerre froide, désiraient se tenir à distance des deux blocs. Pour cause, l'URSS avait été invitée !
Pour revenir à l'Algérie, sa guerre de libération n'avait pas encore cinq mois, bien des pays, parmi ceux qui étaient représentés dans la station balnéaire indonésienne, ne connaissaient pas encore le FLN. Si certains étaient au fait, mais vaguement encore, de sa filiation politique, très peu d'informations circulaient concernant son obédience, ses orientations, son aiguillage international. Les «inconnus» qui le représentaient étaient-ils, comme le soutenait la propagande colonialiste, des «suppôts» du Caire et de son fringant Raïs qui mettait en place les fondements du panarabisme, ce melting-pot, qu'on appelait déjà le nassérisme, qui mêlait au socialisme «spécifique», des éléments empruntés à l'islam et à la grandeur passée de la civilisation de laquelle se revendiquaient les nationalistes de Bagdad à Casablanca.
Pour ce qui concerne notre délégation, ils étaient là car dans la mire des pères fondateurs du FLN, dûment consignée dans l'«Appel au peuple algérien» proclamé le 1er Novembre, figurait «L'internationalisation du problème du algérien». «La réalisation de l'Unité maghrébine…» et enfin la déclaration ajoutait : «Dans le cadre de la charte des Nations unies, affirmation de notre sympathie à l'égard de toutes les nations qui appuieraient notre action libératrice.»
Il est vrai que Nasser s'était particulièrement illustré par son appui aux Algériens. Un soutien qui avait, semble-t-il, l'heur d'agacer l'Indien, Jawaharlal Nehru. En effet le «Pandit» (intellectuel ou lettré), ainsi qu'on qualifiait le compagnon de Gandhi, tous deux artisans de l'indépendance de l'Union indienne, considérait la délégation algérienne comme partie de la mission égyptienne. L'historien français né en Algérie, Jacques Simon, un militant et historien du MNA, donc proche de Messali, relèvera à ce propos lors d'une journée d'études qui s'est déroulée à Paris en 2010 et consacrée à Bandoeng, que le seul message que lira devant l'assemblée, «Nehru l'homme orchestre de la conférence», et qui sera applaudi «frénétiquement», c'est «celui de Messali Hadj».
Le message lui aurait été communiqué par Chadli el Mekki, de la délégation algérienne en personne ! Ce dernier sera arrêté par la police égyptienne à sa descente d'avion à l'aéroport du Caire, demande formulée par Ahmed Ben Bella à Nasser. Il ne sera libéré, (avec Ahmed Mezerna) qu'en 1960 sur requête du président du GPRA, Ferhat Abbas.
Il faut préciser que Nehru connaissait personnellement le leader de l'ENA, le fondateur du PPA-MTLD, puisque les deux personnages s'étaient rencontrés à Bruxelles en 1927 lors du Congrès anti-impérialiste de Bruxelles.
Le Premier ministre indien ne recevra pas les Algériens, soulignera, dans un entretien, Hocine Aït Ahmed. Les historiens, tout en les signalant, n'expliquent pas ses réticences à l'endroit du FLN, autrement que par son attachement à l'ancien dirigeant nationaliste algérien. L'essentiel sera sauf puisque le communiqué final de la conférence fera valoir, la légitimité des luttes des peuples algérien, marocain et tunisien et de leur droit à l'autodétermination.
En dehors de la désastreuse polémique qui a quelque peu entaché ce premier succès de la diplomatie du FLN, rien ou très peu n'a été dit, ou encore moins, écrit, à ce propos. Il est vrai que la tradition orale demeure la pédagogie privilégiée pour l'enseignement de notre histoire.


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