Les prix du pétrole ont amorcé une chute à la faveur de la fin de l'hiver et de perspectives économiques qui restent moroses, surtout en Europe. Si l'OPEP a maintenu ses prévisions de la demande mondiale de pétrole brut pour l'année 2013 dans son rapport mensuel pour le mois d'avril publié mercredi, l'Agence internationale de l'énergie (AIE) a, quant à elle, estimé que la demande mondiale de pétrole brut pour 2013 devrait baisser légèrement. Dans son rapport mensuel pour le mois d'avril rendu public jeudi dernier, l'AIE estime que la demande mondiale connaîtra une baisse de 45 000 barils par jour par rapport aux prévisions contenues dans son rapport du mois de mars. La demande restera portée par des pays non membres de l'OCDE, selon l'AIE. Dans les pays membres de l'OCDE qui sont les traditionnels grands consommateurs, la demande est faible. Une situation due à «un environnement macroéconomique médiocre» qui «devrait garder la croissance de la demande relativement limitée pour le reste de l'année».Mais cette demande reste à hauteur de 90,6 millions de barils par jour. Par rapport à 2012, l'AIE estime que la croissance de la demande mondiale en 2013 sera de 795 000 barils par jour. Pour sa part, l'OPEP qui a rendu public, mercredi dernier, son rapport mensuel a maintenu ses prévisions en matière de demande mondiale de pétrole brut pour l'année 2013. Pour elle, ce sont essentiellement les pays non membres de l'OCDE qui porteront cette demande et principalement la Chine, les pays émergents et ceux du Moyen-Orient. Dans ce rapport du mois d'avril, l'OPEP mise sur une demande mondiale de 89,87 millions de barils par jour contre 88,83 millions de barils par jour dans le rapport du mois de mars dernier. Pour l'OPEP, la demande des pays non membres de l'OCDE devrait croître de 1,1 million de barils par jour en 2013 avec 400 000 barils par jour pour la Chine. Concernant les pays membres de l'OCDE, l'OPEP estime que la demande connaîtra une contraction de 300 000 barils par jour. Ce recul est dû à l'incertitude qui marque la situation économique en Europe où le taux de chômage reste alarmant, affectant ainsi la demande en pétrole. D'ailleurs, l'organisation estime que les pays membres de la zone euro connaîtront une contraction du PIB. Pour cette zone, l'OPEP estime que cette contraction sera de 0,5%, alors que la prévision du mois de mars portait sur une contraction de 0,2%. A propos de sa production pour le mois de mars, l'OPEP estime qu'elle a été de 30 190 000 barils par jour, soit 100 000 barils de moins qu'au mois de février avec une diminution des ventes au Nigeria et en Iran. Toutefois, elle reste supérieure au plafond de 30 millions de barils par jour qu'elle s'est fixé. Les prévisions de l'OPEP ont influé sur les prix qui ont connu une baisse depuis mercredi, malgré la faible hausse des stocks hebdomadaires aux Etats-Unis. Les réserves de pétrole brut n'ont augmenté que de 300 000 barils, mais les stocks restent élevés. Le rapport de l'OPEP a noté un recul des prix au mois de mars avec une baisse de 5% pour le panier de l'OPEP à 106,44 dollars le baril. Sur le marché américain, le brent a connu un recul de 5,6% ou 6,5 dollars le baril et une moyenne de 109,54 dollars. Toutefois, le WTI a limité la baisse grâce à des indications de reprise économique. Le brut américain a reculé de 2,5% ou 2,36 dollars le baril avec une moyenne de 92,56 dollars. Hier en fin d'après-midi, la tendance était encore à la baisse sur le marché à cause du recul des ventes au détail aux Etats-Unis qui a renforcé le sentiment d'une demande faible en pétrole.Le brent était à 102,04 dollars et le WTI à 91,11. Par rapport à jeudi, le recul pour les deux qualités est à plus de deux dollars. Par rapport à février, le brent a perdu plus de 14 dollars.