Le système national d'information économique manque de transparence, révèle Sid-Ali Boukrami, commissaire général à la planification et à la prospective, organisme sous tutelle du ministère des Finances. Intervenant hier à l'ouverture des travaux du Conseil national des statistiques (CNS), organisés à Alger, M. Boukrami, a estimé que « nous avons énormément de lacunes en matière de transparence » dans l'élaboration de l'information statistique. En effet, la publication de l'information statistique en Algérie continue de susciter souvent des polémiques. Les chiffres publiés par les différents organismes publics, notamment l'Office national des statistiques (ONS), relatifs au taux de chômage, à l'inflation ainsi qu'à la croissance économique, sont souvent battus en brèche, parfois même par certains hauts responsables. Le récent exemple de deux hauts responsables, en l'occurrence Djamel Ould Abbès et Laksaci, avançant deux chiffres contradictoires pour un même indice, celui du taux de chômage, est éloquent. Aussi, le Fonds monétaire international (FMI) conteste souvent les chiffres algériens se rapportant à l'inflation. Des économistes et des experts désavouent également les chiffres officiels et parlent d'un monopole de l'Etat sur la production des informations statistiques. Ceci étant, M. Boukrami plaide pour la mise en place d'un « système cohérent », sous l'égide de l'ONS. « La transparence est la priorité des priorités. Le système d'information des statistiques devrait être la base de toute économie. Il faut le crédibiliser et le réhabiliter », réclame-t-il, en mettant l'accent sur la formation comme un élément important dans les activités liées aux statistiques. En ce sens, il a appelé à la création d'une école nationale des statistiques. Omar Bouguera, chef de cabinet au ministère de Finances, a indiqué, pour sa part, que des efforts supplémentaires devraient être accomplis en matière d'innovation et d'enrichissement pour améliorer les systèmes d'information. Et c'est pour mettre un peu d'ordre dans les activités des services statistiques de l'Algérie que le ministre des Finances avait mis en place, en août 2008, le Conseil national des statistiques (CNS). Ce dernier a été créé par décret législatif n°94-01 du 15 janvier 1994 relatif au système statistique. Il est défini comme étant un instrument privilégié d'organisation, de coordination et d'animation de l'information statistique. Cet organisme a pour mission principale de formuler des avis et des recommandations sur la politique nationale d'information statistique. Par ailleurs, Mounir Khaled Berrah, directeur général de l'ONS, a fait savoir qu'un recensement économique national devrait être lancé en 2010 par l'Office national des statistiques (ONS) pour établir un état des lieux des agents économiques en Algérie.