« Le progrès de la connaissance ... suppose un progrès dans la connaissance des conditions de la connaissance. » Pierre Bourdieu Depuis la fameuse thèse de brain drain, développée par la « royale society »(1) pendant les années soixante (1963), la problématique de la fuite des cerveaux à fait l'objet de multiples approches qui dominent le champ de la connaissance en sciences humaines. Les conclusions et observations de cette étude ont attiré l'attention de l'ensemble des pouvoirs publics sur l'importance des porteurs du capital culturel hautement qualifié, dans la croissance et le développement de la société. En effet, depuis presque trois décennies, les pays les plus attractifs en termes de progrès scientifiques ont fait de la science un vecteur stratégique dans leur économie. L'avènement de la société du savoir a rendu plus visibles ces politiques, en allouant davantage de budgets pour la recherche du PIB (USA, Grande-Bretagne, Canada, Inde, France)(2). Dans cette optique, la transformation de la science en « valeur ajoutée » est une priorité majeure des pays industrialisés. Les porteurs de la science et de la connaissance deviennent un enjeu géostratégique(3), objet de concurrence entre ces pays industrialisés. Les flux migratoires ont fait de la mondialisation une réalité dominée par une nouvelle forme de transfert de capital humain hautement qualifié. Les ressources intellectuelles sont au centre de l'équation de cette nouvelle économie basée sur le savoir. Les objectifs stratégiques de ces pays passent inéluctablement par des réformes continuelles du système de formation supérieure et de la recherche scientifique en équation avec les objectifs économiques, sociaux et politiques. Les systèmes de formation supérieure et les centres de recherches sont des sous-systèmes d'une stratégie globale du développement. Ces univers de formation et de production de richesse intellectuelle sont la raison d'existence et de performance durable des Etats-nations. Le concept du capital humain est central dans toutes les stratégies des systèmes politiques de fortes traditions, historiquement construites, démocratiques et de participation citoyenne. Ceci dit, les produits des systèmes de formation supérieure (universités, centres de recherches, instituts...) sont agents du développement de l'économie et de systèmes politiques plus ouverts aux changements, aux problématiques des droit de l'homme et de la citoyenneté. Si les grandes puissances économiques sont devenues ce qu'elles sont aujourd'hui (USA, Grande-Bretagne, Japon, France, Australie... ), c'est parce qu'ils sont des terres de liberté de pensée et des droits fondamentaux de l'homme. Du coup, elles sont devenues des destinations de rêve pour des porteurs du savoir et d'autres catégories de la société. Les systèmes politiques clos n'ont jamais et ne peuvent jamais abriter les lumières et les porteurs du savoir. Ce sont deux univers sociaux qui fonctionnent avec deux logiques antagonistes : ‘‘hilla'' (ruse) du premier et ‘‘hirra'' (inquiétude) du deuxième. Dans cette logique géopolitique de la science et du savoir des pays hautement industrialisés et des pays émergents(4), les flux migratoires des élites professionnelles hautement qualifiées ont soumis à un effet de loupe les fonctionnements des systèmes de formation supérieure(5) des pays en voie de développement et de son inadéquation avec le champ socioprofessionnel. Ce déséquilibre structurel a accompagné les multiples crises sociales, identitaires et politiques de ces pays en voie de développement (le cas de l'Algérie) et a un effet sur le statut social de ses porteurs de savoir puisque les appartenances professionnelles occupent une place centrale dans les processus de socialisation, dans les dynamiques d'insertion sociale des individus et dans le positionnement au sein de l'espace social. C'est pour ces raisons que la profession est une composante majeure de l'identité sociale, et même individuelle des êtres humains. I. Logique institutionnelle et perversion de la pratique du savoir La mobilité forcée des enseignants chercheurs vers d'autres pays plus attractifs nous renvoie essentiellement à poser deux points essentiels. Le premier est d'ordre politique, au sens d'orientations économiques et sociales prises par l'Algérie nouvellement indépendante et ses effets pervers depuis les années quatre-vingts(6). Le deuxième est d'ordre stratégique, dans le sens où la rente pétrolière a transformé systématiquement le rôle réel des compétences à de simples exécutants(7), dans une hiérarchie administrative transformée elle aussi en un appareil de contrôle, refusant ainsi toute forme d'autonomisation relative des corps professionnels. Au lieu d'être le noyau central de la problématique du développement de la société, les élites professionnelles algériennes, issues de l'université coloniale ou post-coloniale, se trouvent externes à la société. Ces élites perdent doublement leur légitimité au fur à mesure des développements de la société algérienne. Après leurs éloignements systématiques du centre du développement de la société algérienne, instrumentalisée par le politique, l'effondrement de l'économie, qui était l'œuvre du tout politique, ont perdu leur légitimité avec l'effondrement politique et symbolique du parti-Etat. La dépendance et l'instrumentalisation systématique des élites professionnelles sont liées sur le plan social dans l'imaginaire et la conscience sociales des agents sociaux, à l'aspect politique du parti-Etat, puisque ces élites puisent leur légitimité symbolique du politique dominant. Depuis l'indépendance, notamment depuis les réformes de 1971, l'université et le secteur de la recherche en Algérie n'ont pas échappé à cette règle ; c'est-à-dire à la règle de la cooptation, marginalisation systématique et de méfiance, mettant ces universitaires dans des postures ambiguës, en termes de leur identité sociale (statut social) et professionnelle (vocation réelle de leur métier), et c'est ainsi que la non- pratique de l'universitaire algérien ne peut être comprise, pour autant qu'elle soit inscrite dans le cadre d'un système dont la logique se réduit à une reproduction simple et où le travail productif (celui qui génère la plus-value) n'occupe qu'une position marginale dans la reproduction dudit système(8). L'absence d'autonomie de l'université dans sa gestion, loin de toute forme de mainmise politique, a fait de cette dernière juste un appareil de production de diplômes (diplomite) au service des idéologies contradictoires(9). Au détriment de sa vocation réelle, notamment son rôle de transmission de valeurs intellectuelles et de liberté de pensée, l'université algérienne se trouve otage des pratiques de luttes latentes(10) avec des apparences bureaucratiques qui ont perverti sa mission fondamentale. Dans ces conditions, le métier d'enseignant- chercheur universitaire perd son sens. Une des caractéristiques fondamentales de l'identité des porteurs de savoir est celle de l'autonomie et la liberté dans leur épanouissement personnel et professionnel. Or, le politique a été en interférence permanente, étouffant toute initiative collective, favorisant l'émiettement de la pratique professionnelle(11) en Algérie. Le mode de gouvernance qui prédomine l'ensemble des espaces socioprofessionnels des élites professionnelles, notamment l'université, empêche l'innovation(12). L'interférence étouffante du politique a mis l'université algérienne en position d'externalité à la problématique du développement et en marge de la société. Le statut social des porteurs du savoir(13) et le rôle des élites intellectuelles ont connu un processus social pathologique, défigurant le sens réel de la compétence et sa vocation. Malgré les multiples destinations des universitaires algériens, en particulier vers les pays nord-américains et les pays du Golfe arabique, la France reste toujours le pays le plus attractif pour les Maghrébins en général et les Algériens en particulier. Les destinations enregistrées vers les pays de l'Amérique du Nord, notamment vers le Canada, s'expliquent davantage par les difficultés d'installation en France, après avoir fermé ses frontières aux Algériens pendant la années 90. Devant une situation de crise de gouvernance qui paralyse toute activité autonome de la recherche et de la pédagogie, les enseignants-chercheurs, étouffés dans leurs ambitions intellectuelles et leur épanouissement dans leur carrière professionnelle, se trouvent dans des postures de mobilité forcée vers d'autres pays plus attractifs. En effet, l'Algérie a enregistré depuis les années quatre-vingt-dix des départs massifs de médecins, informaticiens et des enseignants-chercheurs(14). Les départs forcés des universitaires (enseignants-chercheurs) algériens des années-quatre-dix ne sont que des aboutissements de luttes idéologiques antagonistes dans une logique politique unanimiste, niant toute forme de contrat social ; du coup, une forme inconsciente de la confirmation de soi et le rejet de l'autre (préjugés, stigmates, violence symbolique, absence de communication ... ). La migration intellectuelle algérienne est dans sa profondeur un mouvement socio-politique de contre-hégémonie, c'est-à-dire une forme de contestation sociale exprimant une double négation : négation au politique dominant, caractérisé par une idéologie unanimiste et une négation au processus de marginalisation symbolique due à la gestion de la rente pétrolière, substituant la compétence comme vecteur du développement par des pratiques irrationnelles dans l'ensemble des institutions qui renvoient à la problématique du cheikh et le patron(15). L'histoire de la migration algérienne depuis 1830 a été un mouvement politico-religieux anticolonial, où toutes les vagues de familles s'installaient librement dans les terres d'Islam(16) (Maroc, Tunisie, Syrie), pour prendre, au fur à mesure des événements successifs à la colonisation, notamment depuis les années 20, un caractère politico-économique (premiers émigrés algériens vers Marseille en France). Et elle est devenue après l'indépendance, pour la quatrième génération(l7), celle des compétences et des élites intellectuelles, différemment des trois générations qui la précédent(18), un mouvement socio-politique de contre-hégémonie et de l'exclusion, pour s'installer difficilement, dans leur majorité, dans des pays occidentaux, notamment en France. L'analyse socio-historique de l'émigration algérienne nous confirme davantage le caractère modificateur, très significatif dans la mémoire et l'imaginaire migratoires, en termes de représentations et les destinations des Algériens. Ces modifications nous renvoient, du point du vue contextuel de la migration algérienne, une réalité sociologique semblable qui est la problématique de déstructuration de la société algérienne par l'entreprise coloniale d'un côté et les effets pervers de l'idéologie hégémonique après l'indépendance. L'histoire de la migration algérienne devient profondément structurelle, avant et après l'indépendance, puisqu'elle persiste toujours, avec ses nouvelles formes, notamment les harraga, la féminisation de l'émigration et les élites intellectuelles ; du coup, la mémoire migratoire algérienne reste une histoire non élaborée et figée, entretenant des illusions(19) transgénérationnelles. Dans tout état de cause, les deux périodes du mouvement migratoire qu'a subies la société algérienne, avant et après l'indépendance, sont les conséquences d'acculturation forcée mise en route par l'entreprise coloniale, dont les pouvoirs publics successifs après l'indépendance n'ont pas pu décoloniser les esprits, malgré les discours triomphalistes d'antan et la stratégie « développementiste », entamée depuis les années 70. L'enjeu des flux et reflux migratoires est de marque ; il est politiquement éminent entre les Etats, anciennement colonisés, le cas de l'Algérie et les anciennes entreprises coloniales. Les flux et reflux des personnes, de toutes catégories confondues, entres ces deux référents politiques, restent toujours problématiques puisque des politiques d'immigration et d'émigration restent otages des manœuvres et des mécontentements politiques entres les Etats du Sud et du Nord. Ce processus historique des mouvements des personnes, le cas de l'Algérie, a constitué et constitue toujours une mémoire migratoire vivante, favorisant davantage des mobilités transnationales vers des pays attractifs et anciennement colonisateurs. A travers cet enjeu politique et culturellement enraciné dans l'imaginaire social de la société et dans sa mémoire, l'échec de la décolonisation est de marque pour l'Algérie puisque le « parfum illusoire » à l'émigration est omniprésent, et l'Algérie assiste toujours à de multiples formes d'émigrations de ses différentes catégories sociales, notamment les brûleurs des frontières (harraga), la fuite de ses compétences et ses élites intellectuelles, pour diverses raisons de fond. En effet, la génération des élites intellectuelles, notamment les enseignants chercheurs universitaires ont subi, depuis les années soixante-dix, à l'image de tous les champs sociaux professionnels, un mode de gestion bureaucratique(20) « holiste », mettant ses acteurs principaux, notamment les enseignants, en externalité dans le fonctionnement naturel de l'université. Le tout politique, centralisé et contrôleur de tous, a dénaturé systématiquement le fonctionnement de l'université et a perverti la vocation réelle de la recherche(21)et le métier de l'enseignant, pour la transformer par suite à un lieu de reproduction des rapports idéologiques dominants, du coup, « l'appareil idéologique » que n'avait jamais cessé d'être l'université s'affinait davantage dans la modulation d'un discours qui va rapidement connaître ses limites devant le désenchantement qui va caractériser le reflux « développementaliste ». Dès lors, les enjeux se radicalisent, les illusions se dévoilent, l'institution perd de ses finalités de promotion sociale, l'arabisation apparaît pour ce qu'elle a toujours été, un vaste mouvement de déclassement social qui allait en s'élargissant. Du même coup s'achèvent, dans un procès de désinstitutionnalisation généralisée, la déqualification des produits de l'institution et s'exprimaient les limites de ceux-ci à se constituer en intelligentsia porteuse de sens, relativement autonome par rapport à l'Etat(22). En effet, le champ universitaire algérien a connu des fissures idéologiques aiguës depuis les années quatre- vingt-dix, période des affrontements idéologiques transgénérationnels, hérités de l'histoire du mouvement national des années 20, qui ont, dialectiquement affecté le corps social de l'Algérie post-coloniale. Les oppositions idéologiques symboliques, symboliques dans leur forme linguistique et communautaire entre les deux élites qui structurent la société et le champ universitaire ; élite arabophone et élite francophone laissent la place à des affrontements plus explicites depuis octobre 88, période décisive où les jeux et les enjeux se radicalisent entre ces deux tendances idéologiques qui incarnent des conceptions radicalement opposées de la société(23) et « la situation de violence qui prévaut dans le pays depuis l'interruption du processus électoral (janvier 1992) n'a fait qu'accélérer le mouvement en le dotant d'un supplément de justification(24). Des habitus migratoires, notamment pour la quatrième génération, celle des francophones, faute de régulation politique au détriment d'instrumentalisations conjoncturelles, selon les besoins de contrôle politique de la société, sont nées dans ce processus de désillusions qui a commencé de donner ses effets à partir des années quatre-vingts(25), ce qui explique que beaucoup d'enseignants de rang magistral ont tiré les conséquences d'une situation devenue, pour eux, intenable et ils s'exilent... En vérité, la contradiction est plus profonde : ce n'est pas seulement parce qu'ils ne se « retrouvent » plus dans l'université algérienne ou qu'ils ne la reconnaissent plus que ces professeurs partent, mais c'est parce qu'ils ne se « retrouvent » plus dans la société qui a changé trop vite et trop profondément, et pas dans le sens qu'ils attendaient(26). En effet, le départ des enseignants universitaires algériens n'est guère pour des raisons économiques, mais vécu comme un mal nécessaire, dû à une transition sociétale caractérisée par un basculement de rapports de force, dans un processus de désinstitutionnalisation de l'université avec l'effondrement systématique de l'option « développementiste », dont une frange faisait partie organiquement(27) , ou soutenaient passivement ce projet national, puisque le secteur de la recherche et le champ universitaire ont subi une ponction du politique dominant, depuis 1971, notamment en sciences humaines, qui les a voulues opérationnelles, qui les a technicisées. Processus qui s'est continué dans une massification non contrôlée et qui s'est affirmé à travers leur idéologisation et leur politisation qui n'a tenu qu'un certain moment, beaucoup d'enseignants n'étaient plus que la traduction du discours politique, notamment au moment de la production des chartes(28). Les conséquences de cette ponction sont énormes sur le fonctionnement de l'enseignement et la recherche scientifique(29) ; certains parmi qui ont choisi de continuer dans l'enseignement supérieur et la recherche... arrivent à la conclusion que l'unique solution réside dans le départ à l'étranger, là où on peut retrouver ce que l'on a essayé vainement d'installer ici(30). Même au détriment de la problématique du déclassement-reclassement professionnel pour certains, juste après leur installation dans les pays d'accueil, l'Algérie enregistre depuis les années 90 un nombre considérable de départs massifs d'enseignants chercheurs, après avoir vécu, construit leurs rêves et aspirer de vivre dans leur pays d'origine. Des rêves et des identités professionnelles heurtées à la réalité des droits de l'homme au sens large du terme, de la citoyenneté, de civilité... bref, d'une absence de projet de société visible, donc d'une volonté politique légitimant l'existence et la pérennité des institutions de l'Etat, par les compétences, la visibilité des règles de la compétitivité et la transparence dans la gouvernance. Encore une fois, la mobilité des compétences et toutes les élites intellectuelles reste un moment fort dans l'histoire politique post-indépendance de l'Algérie puisqu'elle dévoile un dysfonctionnement aigu dans la gestion de la cité et de ses différentes institutions. La problématique de la mobilité forcée des ces élites reste un enjeu politique de marque pour l'Algérie puisqu'elle renvoie une image-type de la relation réelle entre le politique et les porteurs du savoir, censés être des indicateurs indispensables du développement global de la société algérienne. Les soubassements identitaires d'ordre idéologico-anthropologique qui ont toujours structuré la société algérienne et qui échappaient aux vigilances épistémologiques(31) de l'élite algérienne d'un côté, et à celle de l'élite politique gouvernante depuis l'indépendance ne vont pas tarder à se prolonger et se reproduire en parallèle dans une « ambiance développentiste » et politique unanimiste, dans l'ensemble des champs socio-professionnels (économie, arts et culture, l'éducation, le sport ... ) et les espaces universitaires, pour surgir en surface, comme effets pervers, a partir les années 80 et prendre une dimension déviante (crise de l'autorité de l'Etat, insécurité, crise économique... ), à partir des années 90. En plus de ces dysfonctionnements internes, l'Algérie va affronter une nouvelle donne politico-économique internationale ; la mondialisation, qui à son tour va frapper de plein fouet et fragiliser des sociétés déjà affaiblies, le cas de l'Algérie, par leurs types de gouvernance politique interne. Les systèmes de recherches et d'enseignements supérieurs demeurent davantage en crise avec la mondialisation qui demeure et qui bouleverse profondément les formes nationales de la recherche scientifiques dans le monde... Il est tout à fait probable qu'une partie des avoirs accumulés dans les domaines de l'homme et de la société risquent de disparaître ou, à tout le moins de s'enfoncer dans l'ombre des traditions et l'irrationnel(32). Ces raisons internes et externes en interactions mutuelles, mais disproportionnées, selon des postures « d'immunité politique » des Etats (légitimité politique et sociale des institutions, participation citoyenne, droits de l'homme), sont pour beaucoup dans la mobilité forcée des élites et les compétences algériennes. La prise de conscience de l'enjeu géostratégique des savoirs et la mobilité migratoire de ses porteurs sont de marque pour l'Algérie de demain. Notesde renvoi : 2- The Royal society (1963), Emigration of scientists from the United Kingdom, Report of a committee a pointed by the council of the Royal society. Londres. 3- Les Etats-Unis, L'Australie et le Canada sont en tête en matière de budget consacré à l'enseignement supérieur. Les pays de l'OCDE sont de l'ordre de 1,2% pour le public, 0,7% pour le privé et 1,9% pour les deux secteurs (public/privé). 4- Baptiste Mayer jean (2001), « Nomadisme de la scientifique et nouvelle géopolitique du savoir » Revue internationale des sciences sociales, N° 2, p341. 5- L'Inde et la Chine font référence en termes de politique géostratégique de la science depuis les années 60. Leur émergence économique trouve sa signification dans l'investissement du capital humain. 6- L'Algérie a opté depuis 2004 pour l'application du système LMD comme nouvelle architecture de la formation universitaire. 7- A cette époque, l'Algérie a enregistré des départs d'universitaires boursiers. Beaucoup d'entre eux sont restés dans leur pays d'accueil. 8- Ce constat est le fiuit d'une enquête-terrain que nous avions réalisée avec des compétences algériennes installées en France. 9-Bendib Rachid (2006), L'Etat rentier en crise, OPU, Alger, p38. 10- Conflit entre l'élite arabophone et francophone et son instrumentalisation par les pouvoirs politiques successifs depuis l'indépendance. 11- Rapports de lutte pour des positionnements stratégiques entre arabophones et francophones. 12- Les sujets de notre échantillon sont unanimes sur ce point. Nous développons ultérieurement l'ensemble des points de notre analyse qualitative des données recueillies. 13- Ceci est notre hypothèse de base dans cette présente étude. 14- Guerid Djamel, (2007), L'exception algérienne, la modernisation à l'épreuve de la société. Ed, Casbah, Alger, 15- Selon le rapport du CNES, il existe 7,5% immigrés algériens de catégorie cadres professions supérieures en France (Rapport sur les politiques migratoires européennes. Quel enjeu ? Conseil national économique et social. 26e session plénière, juillet 2005). Alger, Algérie. 16- Cette signification nous renvoie au travail remarquable réalisé par Ahmed Henni, Le cheikh et le patron. Ed, opu, Alger, 1993. 17- Ageron Charles - Robert (1967), L'émigration des musulmans algériens et l'exode de Tlemcen (1830-1911), vol 22, n° 05, p 1048. 18- Hachimi Alaoui Myriam, (2007), Les chemins d'exil, les Algériens exilés en France et au Canada depuis les années 1990. Ed, l'Harmattan, paris, p II. 19- Nous faisons référence à la typologie d'A. Sayad dans son analyse sur l'histoire de la migration algérienne, in, « Les trois âges » de l'émigration, « Actes de recherches en sciences sociales », Volume 15, n°I, 1977. 20- Sayad Abdelmalek (2002), Histoire et recherche identitaire, éd, Bouchene, Paris, P 18. 21- Ghalamallah Mohamed (2006), L'université algérienne : genèse des contraintes structurelles, conditions de mise à niveau, Cahier du Cread, n°77, p35. 22- Khaled Karim (2006), L'encadrement pédagogie et la pédagogie d'encadrement, Cahiers du Cread, n°77, p 180. 23- Kadri Aïssa (1999), Intellectuels algériens : aux fondements de la division, sous direction, parcours d'intellectuels maghrébins. Ed Karthala, France, p63. 24- Kadri Aïssa (2009), Elites et intellectuels algériens sous influences, Cahiers de liberté, no 1, janvier-février, p46. 25- Guerid Djamel, (2007), L'exception algérienne, la modernisation à l'épreuve de la société. Ed, Casbah, Alger, p303. 26- La crise pétrolière de 1986 a mis le système politique algérien dans une posture de négociation obligée avec la société civile afin de maintenir son existence ; l'ordre politique dépend de la rente, ce qui explique les blocages de l'émergence de la société civile et la dépendance de l'université du politique. 27- Op-cite, p 303. 28- Haddab Mustapha (2007), pour une approche structurale du champ des élites en Algérie. Elites et Société, ouvrage collectif, Casbah édition, Alger, p70. 29 Kadri Aïssa, « L'université est loin des réalités nationales », El Watan, W 5673, du 30 juin 2009. 30- L'université et le secteur de la recherche souffrent d'un problème d'ordre éthico-scientifique, qui est l'autorité symboliquement scientifique. Cette autorité est une équation de base dans toute activité scientifique autonome, légitimée par les pairs et considérée comme des références par la relève ; du coup, elle les (étudiants) socialise davantage dans leur vocation et à la quête du savoir. Ces lacunes sont dues à un long processus de cooptation bureaucratique, mettant le champ universitaire et de la recherche dans une posture d'inertie généralisée. 31- op-cite, p 304. 32- El Kenz Ali, Ecrits d'exil (2009), Ed, Casbah, Alger, p 74. 33 op, cit, p 93. L'auteur est sociologue, chercheur universitaire