Plus que quatre-vingt dix minutes et le long marathon de 115 matches entamés aux premiers jours de février sera terminé. On saura alors qui du tout puissant Mazembe de Lumumbashi ou de Heartland FC d'Owerri viendra ajouter son nom au palmarès de la Ligue des champions/Orange. A l'aller, le club nigérian s'était imposé par 2 à 1. La manche retour aura lieu aujourd'hui et sera officiée par Benouza, l'arbitre international algérien. Les deux équipes ont déjà un passé dans l'épreuve : les Congolais l'ont remporté à deux reprises en 1967 et 1968 et ont disputé les finales des deux années suivantes, devenant la première équipe à aligner quatre finales consécutives. Les Congolais ont aussi gagné la Coupe des vainqueurs de coupe en 1980. Depuis plus rien. Les Nigérians ont joué et perdu une finale en 1988. A l'époque, Iwuanyanwu Nationale d'Owerri était un club redouté dans toute l'Afrique. Cela a duré un peu plus de cinq ans avant que le club ne rentre dans les rangs. Et puis il a changé de nom, il n'y pas si longtemps et frappe aujourd'hui à la porte des grands. Les deux équipes se connaissent sur le bout des doigts. Elles se sont déjà rencontrées à trois reprises depuis le 19 juillet. « Les Corbeaux » l'ont emporté une fois chez eux et les « Naze Millionnaires » deux fois, le 12 septembre et le 1er novembre lors de la finale aller. Le TP Mazembe a investi beaucoup d'argent cette saison pour parvenir à ses fins ; redevenir numéro un en Afrique. L'entraîneur Diego Garzitto le sait et c'est la raison pour laquelle il n'a pas droit à l'erreur. A lui d'effacer la mésaventure subie lors de la demi-finale retour lorsque son équipe s'était inclinée (0-2) à domicile face à El Hilal d'Omdurman. Ce qu'il n'a pas manqué de rappeler à ses joueurs depuis le retour d'Owerri. Mais il sait pouvoir compter sur son duo Trésor Mputu Mabi - Alain Kaluyitukadioko, auteur de quinze buts depuis le début de la compétition, pour faire la différence. Les Nigérians savent ce qui les attend à Lumumbashi. L'ambiance ne leur sera pas favorable. Le public n'a jamais été aussi proche de renouer avec la gloire d'antan. Il sera le douzième homme de Mazembe. Mais le match se jouera sur le terrain, pas dans les tribunes. Et Heartland possède un effectif de qualité, l'attaquant zambien Signs Chibambo, les Ghanéens Aziz Ansah et Owusu Adae, sans oublier les deux stars locales Uche Agba et Emeka Nwana. L'entraîneur, Kelechi Emetole pense très fort que son équipe est capable de ramener le trophée au Nigeria. Ce que lui dénie le coach franco-italien de Mazembe : « Avec le concours de notre public, nous devrions être en mesure de vaincre chez nous. Je dis à Heartland d'attendre une autre fois. Cette année est l'année de Mazembe ». Pour Emetole, cet avertissement ne l'inquiète pas. Il fait partie de la règle du jeu avant un match crucial. La forte averse qui s'était abattue sur Owerri avant la finale aller a contrarié le jeu de son équipe qui n'a pu étaler sa fluidité habituelle. « J'espère qu'il ne pleuvra pas à Lumumbashi. A nous de faire en sorte de conserver notre avantage d'un but. Les deux équipes auront une pression identique sur les épaules. La dernière finale disputée par mon équipe remonte à plus de vingt ans, celle de Mazembe a presque trente ans. C'est le président de la CAF qui, conformément à la tradition, remet le trophée au vainqueur, trophée qui s'accompagnera d'un chèque de 1,5 million de dollars et d'un billet pour le Championnat du monde des clubs dans quelques semaines à Abou Dhabi, aux Emirats arabes unis.