Le nombre de rotations de chargement d'ordures passe du simple au double avoisinant même le triple quelquefois en raison d'un surplus de déchets ménagers enregistré durant le Ramadhan. C'est là un constat qui demeure inchangé depuis plusieurs années dans la ville de Sidi Bel Abbès où la production quotidienne de déchets solides avoisine les 11 600 q, selon des chiffres officiels, sans compter les déchets industriels et d'origines diverses. « Le ramassage des ordures se fait d'une façon journalière, à partir de 21 h pour le centre-ville et 3 h pour les autres quartiers, avec le même effectif mais à un rythme plus soutenu que les années précédentes », assure Abdelkader, responsable au service de nettoiement de la commune. Selon lui, moins de 50 balayeurs et quelque 100 éboueurs s'éreintent quotidiennement pour nettoyer les rues et venelles d'une ville de plus de 300 000 habitants et qui s'étend sur presque 6000 ha. « Le service de nettoiement accuse, d'année en année, un déficit important en main d'œuvre et ce, en raison surtout de la précarité du métier », explique Abdallah, éboueur, père de 2 enfants, engagé dans le cadre du dispositif dit « emploi des jeunes », avec moins de 3000 DA par mois. « Des éboueurs payés convenablement et munis d'un matériel approprié à l'accomplissement de leur mission seront en mesure de réaliser un travail plus appliqué », explique-t-il, en réponse aux contribuables qui se plaignent généralement du manque d'hygiène, avant de rappeler : « L'incivisme complique notre tâche. Les horaires de ramassage des ordures ménagères ne sont pas respectés par des gens peu soucieux de l'état de leur environnement ». Pour de nombreux agents communaux affectés au service nettoiement, qui compte au total 285 employés, la collecte et la gestion des déchets ménagers bute encore sur des problèmes multiples, d'ordre organisationnel surtout. « Une importante quantité de déchets collectée reste malheureusement encore gérée de manière traditionnelle ». Bien que la nature de ces déchets soit dans une large proportion (80 à 95 %) de nature organique, il n'en demeure pas moins que « leurs impacts se révèlent très importants », considère-t-on. Cette situation est due principalement, font remarquer des élus de l'APC, à l'influence de trois principaux facteurs. Tout d'abord, l'ignorance de la problématique, dénotant un manque flagrant d'encadrement au niveau des services d'hygiène, ensuite le non-respect des bases juridiques et l'absence de sanctions pour les défaillances constatées, et enfin l'état de sous-équipement qui caractérise l'ensemble des services de nettoiement municipaux. D'où la décision de concéder cette activité à des opérateurs privés (Hygiéna 2000 et Chaib Draâ) qui s'occupent depuis quelques années de la collecte des ordures ménagères aux quartiers périphériques de Sorecor, ex-Bremer et Sidi Djillali. Une démarche que d'aucuns considèrent comme une forme de privatisation - déguisée - de l'une des missions de base de la commune (nettoiement et hygiène publique) et qui, visiblement, ne semble toujours pas avoir résout le problème.