La gestion et la collecte des ordures ménagères demeurent un véritable problème pour la collectivité locale. L'absence de stratégie a engendré la dégradation de la situation au point que les élus aux commandes de la commune ont décidé de désigner un nouveau vice-président chargé de l'hygiène et de l'environnement. Par décision datée du 11 août 2009, M.Allaoua Mouhoubi a été chargé d'assurer l'intérim de la vice-présidence de l'hygiène. Un diagnostic général a été alors présenté en commission lors de la séance du 25 août dernier, articulé d'abord sur l'inventaire des moyens matériels et humains existants, les insuffisances de l'organisation en place ainsi qu'un plan d'actions d'urgence et des modules à traiter à moyen terme. Le diagnostic a permis d'identifier la problématique de la collecte des déchets au vu de l'indigence des moyens limités à une seule benne-tasseuse, un camion à benne et deux tracteurs alors que le schéma directeur de gestion des déchets élaboré pourtant depuis 2002 et approuvé seulement en assemblée en 2008 décline un besoin en matériel de pas moins de 25 bennes-tasseuses. C'est dire tout le décalage qui est aussi valable pour les moyens de collecte à l'instar des bacs de 240 litres et des caissons destinés aux apports volontaires. Il faut relever que des moyens importants sont laissés immobilisés comme cette benne-tasseuse de 20 m3 abandonnée avec ses déchets dans l'enceinte de la Sntr depuis le début de l'année 2008. La collecte des déchets est assurée par seulement 128 éboueurs et 86 agents de balayage. Un très grand nombre de personnels ayant qualité administrative d'agents de nettoiement se retrouvent dans la réalité dans des postes aménagés très souvent comme gardiens. Le diagnostic a permis également de déceler des lacunes flagrantes dans l'organisation, notamment en l'absence d'une maîtrise de la collecte, suivie au coup par coup. Ce constat établi, un plan de collecte a été rapidement mis en place déclinant pour chaque secteur les moyens matériels affectés et l'identification nominative des effectifs employés chaque jour. Il a été alors procédé à l'affectation fixe par secteur des effectifs. Une fiche de jour a été établie pour le suivi quotidien de la collecte et l'identification des secteurs défaillants. Outre les briefings quotidiens pour l'évaluation des opérations de collecte, des outils de communication à l'instar des postes de téléphone pour la collecte de jour et de nuit. En outre, un cadre de coordination avec le parc à matériel pour le traitement rapide des pannes de camions de collecte a été élaboré. Le plan d'urgence s'articulait autour de deux volets. «Il s'agit d'accélérer les procédures d'acquisition des bennes tasseuses inscrites au titre des budgets ainsi que la réparation de celles immobilisées et tout particulièrement celles se trouvant au niveau de la Sntr», expliquait hier M.Alloua Mouhoubi, principal responsable de l'opération de collecte des ordures ménagères. C'est ainsi que les organismes concernés ont été activement relancés pour faire accélérer les livraisons et les réparations. «Quatre bennes-tasseuses sont réceptionnées depuis lundi passé», a-t-il précisé. Les problèmes liés à la containerisation et réintégration des niches bleues métalliques, principale cause de nombreuses décharges sauvages, n'a pas été en reste. Ainsi, la décharge sauvage au niveau de la polyclinique d'accouchement Tala-Merkha a été traitée. La niche bleue et la décharge attenante à l'école Targua-Ouzemour ont été supprimées. Il en est de même pour la décharge sauvage existante au niveau des 600 logements d'Ihaddaden, juxtaposant la Banque nationale d'Algérie. Ce qui a permis de découvrir que toutes les habitations se trouvant sur la partie gauche ne sont jamais visitées par les camions de la collecte de la commune. Le terre-plein du boulevard Krim-Belkacem a été traité en profondeur. Aujourd'hui, les arbustes ont remplacé les ordures, rendant l'image de l'endroit plus accueillante. La suppression de 2 niches bleues se trouvant au niveau de la Cité douanière, du caisson dégageant des odeurs nauséabondes au niveau du marché des Babords, qui a fait l'objet d'une opération d'équipement en éclairage, et de l'autre caisson au niveau de Tazebouch et la mise en place d'un plan de collecte qui touche tout le village d'Iaâmrache sont d'autres initiatives qui donnent désormais un autre aspect à la ville de Béjaïa. Une facette appelée à s'améliorer dans les jours à venir tant la volonté est claire en matière d'hygiène à Béjaïa. Il était temps. «Nous avons supprimé la décharge sauvage au niveau du pont de Takhribt pour la remplacer par des bacs à fleurs», souligne notre interlocuteur qui annonce «le lancement d'une opération spécifique de collecte sélective de cartons avec les propres moyens de la commune durant les horaires de non utilisation par les services d'hygiène». A moyen terme, la commission d'hygiène communale a également défini les axes de réflexion confiés à des élus et responsables de la commune. Il s'agit de la fiscalité écologique liée à la taxe de l'enlèvement des ordures ménagères, le volontariat et mouvements associatifs, le mode de gestion de la collecte en rapport avec les orientations du schéma directeur de gestion des déchets et enfin le traitement des déchets inertes. Telles sont les premières mesures prises. Avec le règlement du problème de la décharge de Boulimat qui sera délocalisée vers un autre site autrement plus indiqué, l'hygiène et l'environnement connaîtront une amélioration certaine pour peu que les citoyens fassent preuve de civisme.