Dans une correspondance qui leur a été adressée il y a quelques jours, les bénéficiaires de l'habitat rural sont mis en demeure d'achever leurs constructions « dans les plus brefs délais ». Ce rappel à l'ordre n'a pas manqué de laisser perplexes les concernés, révoltés par tant de rappels à l'ordre, « comme si l'Etat voulait retirer d'une main ce qu'il avait donné de l'autre. Si cela ne tenait qu'à moi, j'aurais terminé mon habitation depuis longtemps », indique un fonctionnaire qui nous rappelle toutes les entraves bureaucratiques auxquelles il a dû faire face depuis que la commission qui a étudié son dossier a répondu favorablement à sa demande. Ne disposant pas d'assiette de terrain, il avait demandé à opter pour une surélévation qui n'avait été acceptée qu'après une longue procédure. Mieux encore, l'APC avait traîné en longueur la délivrance de permis de construire. Ce qui, conjugué aux autres tracas administratifs, avait causé d'énormes retards à l'opération. L'aide accordée par l'Etat est libérée au compte-gouttes. La somme de 30 millions de centimes, perçue en deux tranches, s'avère insignifiante au vu des coûts des matériaux de construction et de la main-d'œuvre. Le camion de sable à 20 000 DA ou un sac de ciment à 700 DA ont découragé même les entrepreneurs les plus solides. En guise d'aide, l'on n'a pas trouvé des mesures plus impopulaires qu'une injonction aux simples citoyens. Veut-on, par là, les priver de la troisième tranche qui leur revient de droit ? Pourtant, à y regarder de près, même les chantiers étatiques végètent au ras des fondations. Il est bon de rappeler qu'à Aïn El Hammam des projets datant de l'APC précédente sont toujours à l'état de chantiers. Il a fallu près de cinq ans pour réaliser quelques classes et deux ans pour consolider l'école de Sidi Ali Ouyahia. Quant à la crèche, en projet depuis trois ans, elle risque de le demeurer pour longtemps. Lorsqu'il voit le retard mis par la salle omnisports pour sortir du sol ou même la procédure de choix de terrain pour les 100 logements, le petit autoconstructeur qu'on rappelle à l'ordre, comme s'il était la cause de tous les maux de la commune, ne peut que sourire, en espérant que chacun fasse son autocritique.
