Les gradins étaient quasi-combles d'un public jeune scandant des slogans, que l'on entend habituellement aux stades, à réduire en silence les enceintes surpuissantes qui leur faisaient face. La majorité des présents étaient là pour se laisser aller aux rythmes entraînant du rassembleur de foule : Kader Japonais. Cela n'a pas empêché l'audience de savourer le spectacle d'ouverture assuré par la troupe indienne de Bollywood Massala Orchestra. Cette dernière est formée de chanteurs, de percussionnistes et de cuivres, chose rare dans la musique hindoue. Cette originalité a su apporter une sonorité particulière aux chansons interprétées de films mondialement connus Nimouranimoura Bolechudian, Khuchkhuchhotahai et l'incontournable Janito, pour ne citer que celles-là, ont ravi le public pour le moins connaisseur. Et que serait la musique hindoue sans les chorégraphies colorées aux senteurs de henné ? Recouvertes de saris aux couleurs flamboyantes, les trois danseuses du groupe ont sublimé la scène du théâtre de plein air de Timgad avec leurs mains virevoltantes et ensorceleuses sur fond de musique mystique. Le fakir de la troupe, quant à lui, portant une jarre remplie d'eau, marchait pied nu sur des clous en crachant du feu. Abdelkader Adda, Hacen Dadi et Taous ont assuré la transition entre ces artistes d'Extrême-Orient et le tant attendu Kader. Comme prévu, il a fait l'unanimité en interprétant des chansons tubes et des opus de son nouvel album sorti il y a une semaine. «C'est un album dans lequel j'ai tenu à rendre hommage à Hachemi Guerouabi en interprétant avec Radia Manel une de ses chansons chaâbies. On a aussi introduit des instruments modernes dans ce nouvel arrangement comme la batterie et la guitare», a-t-il expliqué lors de la conférence de presse tenue en marge des festivités, ajoutant que «cette soirée constituera le point de départ d'une grande tournée nationale et internationale».
