«L'indépendance ne nous a rien apporté. Nous vivons dans le pénitencier des colons sis au lieudit la ferme Gautier depuis un demi-siècle», tempète Mokhtar, 56 ans. Rencontré au chef-lieu communal, ce père de cinq enfants dit avoir perdu tout espoir de bénéficier d'un logement décent avec sa famille. «Les autorités y ont envoyé de nombreuses commissions. Elles ont fait un recensement, et on attend la suite », fulmine-t-il. Le quinquagénaire affirme que les équipements utilisés par l'armée coloniale quand elle torturait les Algériens sont toujours sur place. Interrogé, un responsable local affirme que la commune a bénéficié de 50 logements dans le cadre du programme de la résorption de l'habitat précaire pour la prise en charge des familles concernées. «L'assiette de terrain devant abriter le projet a été choisie en 2008. L'entreprise a été installée au début de l'année, mais elle a été désengagée récemment par le maitre de l'ouvrage (OPGI) avant l'entame des travaux sous prétexte qu'elle n'est pas qualifiée pour réaliser le projet», ajoute-t-il. Notre interlocuteur souligne que même le projet des 248 logements, financés par le fonds Saoudien de développement, est à l'arrêt. L'entreprise chinoise qui avait obtenu le marché a quitté le chantier suite à un attentat terroriste en 2008, après la réalisation de 70% du projet. Depuis, les services concernés n'ont désigné aucune autre entreprise pour relancer les travaux.