Parmi ceux qui avaient écrit ces pages, Mohammed El Mouahab, dit «Oujeddouh», tombé au champ d'honneur en décembre 1961. L'hommage de son village natal, Arvi, a été à la hauteur de la grandeur de l'homme. Un homme dont l'éveil nationaliste avait pris forme dans une ferme coloniale à Béni Messous, (Alger). Recherché par les autorités coloniales depuis 1947, Oujeddouh, choisit alors la clandestinité pour mener ses activités de propagande pour l'indépendance. Pour éviter les dénonciations, l'homme privilégiait l'extrême discrétion. Sa fréquentation des milieux nationalistes, les contacts noués au-delà de sa région lui ont permis d'affermir son aura. Et, c'est logiquement que des hommes comme Abderrahmane Mira, Krim Belkacem ou encore Yazourene dit «Vrirouche» séjournèrent chez lui, à Arvi. Le but était de se préparer à la lutte armée qui semblait imminente et inévitable. Son cousin, Mohammed Ouyidir s'en souvient. Les témoignages concordent à dire que c'est à partir du Congrès de la Soummam, le 20 août 1956, que les maquis s'étaient mieux organisés. «Avant, il n'y avait pas un vrai chef, mais depuis le Congrès, nous étions devenus une vraie armée, bien entraînée et bien organisée,» dira un maquisard d'Igharviène. Et, c'est ainsi que Oujeddouh avait pris sous sa responsabilité de jeunes guerriers, à l'image de Omar Toumi. Flanqué du grade d'adjudant, Oujeddouh, inspirait la sérénité dans les rangs des djounoud, particulièrement lors de l'opération «L'oiseau Bleu» de Robert Lacoste. El Mouahab Mohammed tomba au champ d'honneur le 6 décembre 1961, quelques mois seulement avant le cessez-le-feu.