Le téléphérique de Constantine a-t-il vraiment des problèmes techniques sérieux au point de déclencher deux arrêts pour maintenance en l'espace de moins de six mois ? C'est la question qui était sur toutes les lèvres, hier, suite à la mise à l'arrêt des télécabines. Une décision qui a surpris surtout les usagers de ce moyen de transport, notamment parmi les habitants des cités Ziadia, Sarkina, Sakiet Sidi Youcef, Emir Abdelkader, Soreco et Djebel Ouahch. C'est dire qu'ils sont des milliers qui vont être pénalisés pour un bon moment, sachant que le délai de cette intervention n'a pas été avancé. Cela leur rappelle aussi les déboires qu'ils ont vécus pendant près de trois mois, lors de la dernière opération menée au mois de mars dernier. Comme ce fut le cas durant le printemps, des files de citoyens attendant vainement hier un hypothétique taxi se sont formées dès la matinée au rond-point de la cité Emir Abdelkader, en l'absence du moindre moyen de transport pour le centre-ville. Une aubaine que plusieurs chauffeurs de taxis et autres fraudeurs ont saisie pour faire «monter les enchères». Sur cet arrêt, les rumeurs ont fait le tour de la ville, faisant état d'une panne qui aurait touché la station motrice. Interrogé hier sur ce point, le directeur de l'ETC, Abdelhakim Kharchi, a nié formellement ce qui se dit sur une éventuelle panne. «Il s'agit d'une opération de maintenance que nous avons lancée sur la base d'une rapport établi par le directeur d'exploitation des télécabines qui préconise le lancement d'une série d'interventions nécessaires pour une meilleure marche de ce moyen de transport très sensible», affirme-t-il, réfutant au passage toutes les allégations sur un manque d'entretien des télécabines. Il s'agit surtout, selon le même responsable, de la sécurité des passagers avant tout. Questionné sur les affirmations de certains spécialistes qui avancent que le téléphérique de Constantine ne peut être qu'un moyen touristique et non un moyen de transport, car il n'est pas adapté au climat de la ville, notamment durant l'été où des température de 62°C sont enregistrés dans les télécabines, notre interlocuteur dira qu'il s'agit d'un projet qui a fait l'objet d'études sérieuses avant d'être approuvé par le ministère des Transports, et que le problème de la température se pose dans tous les moyens de transport. En dépit de ces problèmes d'entretien qui demeurent toujours nécessaires et surtout prévisibles, il est à noter l'absence de solutions de rechange efficaces, surtout pour les habitants de la cité Emir Abdelkader. Ces derniers estiment que le nombre de minibus de l'ETC mis à leur disposition lors de la dernière interruption est toujours insuffisant.